Le CUSM forcé de fermer après une panne informatique «majeure»

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a dû fermer les portes de ses urgences et de ses cliniques lundi en raison d’une panne informatique «majeure» qui a paralysé la plupart de ses systèmes. L’hôpital, qui a aussi annulé tous ses rendez-vous médicaux, affirme n’avoir «jamais» vécu une crise d’une telle importance.

«Il reste encore une investigation à faire, mais nous sommes assez certains que ce n’est pas un hack, a expliqué la directrice des services professionnels du CUSM, Ewa Sidorowicz, lors d’une mêlée de presse tenue en fin d’après-midi dans l’Atrium de l’établissement de santé.

Dès 11h30, la panne a affecté l’ensemble des sites du regroupement médical, dont le site de l’Hôpital général, l’Hôpital neurologique ou encore celui de Lachine.

«On a été un peu chanceux, parce que toutes les équipes étaient ici et on a pu très rapidement se réunir.» -Ewa Sidorowicz

Adaptation et rétroaction

En plus des annulations de rendez-vous et de traitements, quelques chirurgies ont dû être reportées au nom de «la sécurité des patients», a confirmé Mme Sidorowicz. L’hôpital est aussi demeuré fermé aux ambulances pour une bonne partie de la journée, sauf pour des cas «instables».

Malgré tout, quelques patients – particulièrement ceux qui «ne pouvaient pas se déplacer ailleurs» – ont été traités sur place. L’usage de systèmes informatiques étant déficient, le traitement de l’information a dû être fait sur papier, à l’ancienne.

Toute la journée, le CUSM affirme avoir «surveillé tous les secteurs de l’hôpital» par vidéosurveillance, afin de prendre des décisions. Une cellule de coordination spéciale a notamment été mise sur pied dès le début de la panne.

Celle-ci a touché plusieurs services de l’établissement de santé, dont la réception et le service administratif, empêchant ainsi son personnel de travailler.

Si plusieurs systèmes ne fonctionnaient toujours pas lundi en fin d’après-midi, le CUSM se dit confiant qu’ils seront rétablis d’ici la fin de la journée, tout au plus.

«Les systèmes se rallument les uns après les autres. On est en mode récupération. On est beaucoup plus optimistes que nous l’étions il y a deux ou trois heures», a illustré la médecin.

Un post-mortem à faire

Ce n’est pas la première fois qu’un blackout touche le centre de santé. L’an dernier, en juin 2018, un événement similaire avait forcé la fermeture du CUSM, après qu’une panne de courant d’environ 40 minutes ait touché un bâtiment administratif dans Notre-Dame-de-Grâce.

Questionnée à savoir si des changements seront apportés pour prévenir d’autres incidents, Ewa Sidorowicz s’est faite catégorique.

«La situation va être disséquée comme d’habitude. On a toute une équipe pour faire une analyse de ce qui s’est passé et éviter que ça ne se reproduise», a-t-elle commenté.

Ce «bilan» devra selon elle perdurer au moins jusqu’à demain, d’autant plus que des efforts de communication devront être mis en place pour reprogrammer certains traitements. Les patients pour lesquels un changement d’horaire a été nécessaire seront rencontrés, a promis l’institution.

Plus tôt, lundi, une porte-parole du CUSM, Gilda Salomone, avait indiqué à Métro que la priorité demeurera toujours la sécurité des patients lors de pareilles situations. Elle a toutefois refusé de s’avancer sur les causes derrière la panne.

Le site web du CUSM a aussi connu des problèmes de connexion pendant une bonne partie de la journée.

Tous les rendez-vous cliniques sont annulés pour le reste de la journée. Le CUSM prend toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des patients. Veuillez consulter nos réseaux sociaux pour d'autres mises à jour. 2/2

— Centre universitaire de santé McGill (@cusm_muhc) September 30, 2019