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Guignolée des médias: pour la sauvegarde des banques alimentaires

Alice Afanvi, à gauche, et Lucila Guerrero, à droite, ont longtemps dû faire appel aux banques alimentaires.
Alice Afanvi, à gauche, et Lucila Guerrero, à droite, ont longtemps dû faire appel aux banques alimentaires. Photo: François Carabin/Métro

À quelques jours de la 19e Grande Guignolée des médias, experts, gens du milieu et porte-parole insistent pour que les «plus privilégiés» donnent à ceux qui en ont besoin. Selon eux, l’appel aux banques alimentaires dans la métropole est encore et toujours primordial.

«250 000 personnes sur 1,8 million se retrouvent en situation d’insécurité alimentaire à Montréal», constate la chercheuse Geneviève Mercille. Professeure spécialisée dans les politiques publiques de nutrition à l’Université de Montréal (UDEM), celle-ci mène actuellement une étude longitudinale sur l’efficacité des banques alimentaires dans quatre régions du Québec, dont Montréal.

«Il y a un débat par rapport à l’aide alimentaire. [Certains disent] qu’on devrait les fermer et s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté. Mais la réalité sur le terrain, c’est qu’il va toujours y avoir un besoin», avance-t-elle.

Témoignages émouvants

Le comité organisateur de la Guignolée tenait mercredi une table ronde sur le phénomène de l’insécurité alimentaire dans le quartier Pointe-Saint-Charles. De nombreux témoignages touchants ont été relatés.

Les banques alimentaires ont notamment sauvé la vie d’Alice Afanvi, mère immigrante de quatre enfants.

«Je n’avais pas de travail, j’étais étudiante à temps plein. C’est là que j’ai retrouvé [l’organisme] Saint-Vincent de Paul pour le pain quotidien de mes enfants» – Alice Afanvi, qui a dû utiliser des banques alimentaires à plusieurs reprises

Lucila Gerrero, une autre prestataire de l’aide alimentaire, a aussi présenté son témoignage, mercredi. Mère immigrante d’un enfant autiste, elle se «sentait seule» avant de se tourner vers des organismes.

«On ne m’a jamais regardée comme si c’était mauvais. Ça donne espoir dans la communauté», a-t-elle confié.

Appel au don

Le directeur général de Moisson Montréal, Richard Daneau, appelle plus que jamais à supporter les comptoirs alimentaires. «À Montréal, en mars 2019, il y a eu plus de 560 000 demandes d’aide alimentaire. Le problème de la faim demeure très aigu», constate-t-il.

«Comme organisme communautaire, on est très peu financé par les gouvernements», ajoute M. Daneau.

Selon Geneviève Mercille, les banques alimentaires ont la fonction de remplacer un «filet de sécurité sociale non-adéquat».

«Il y a trop de personnes en situation de précarité qu’on ne soutient pas. C’est sûr qu’elles vont toujours retourner dans les organismes parce que le système est clairement insuffisant», lance-t-elle.

L’actrice Patricia Paquin, l’une des porte-paroles de la Guignolée, invite les gens qui n’ont pas le ventre vide à aider ceux qui ont faim. «Je veux m’adresser aux gens qui ont cette abondance et qui finissent par oublier parce qu’on voit passer la Guignolée à chaque année. Il y a un million de façons de donner», affirme-t-elle.

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