Des Iraniens de Montréal se recueillent au centre-ville pour les victimes de l’écrasement
Une centaine de membres de la diaspora iranienne, d’étudiants et de passants se sont rassemblés jeudi soir pour une vigile près de l’Université Concordia en mémoire des Montréalais et des Canadiens morts dans l’écrasement d’un avion de la compagnie Ukraine International Airlines en Iran.
La tragédie, survenue mardi, a fait 176 victimes, soit 167 passagers et 9 membre d’équipage. Un total de 63 d’entre eux étaient canadiens et quelques-uns résidaient à Montréal.
Appel à la mémoire
L’émotion était à son comble lors de la vigile, jeudi soir, alors que plusieurs amis des victimes ont été invités à prendre la parole. C’est la gorge nouée qu’Azadeh Javaherpour a rendu un hommage touchant à son amie Sara Mamani.
«Sara était confiante, assurée et sûre de ses objectifs, a-t-elle confié, entourée de chandelles. Elle se faisait des amis en un clin d’oeil.»
Mme Manami, 36 ans, était ingénieure chez Bombardier. Elle avait étudié à Concordia. «Après la mort de son père il y a quelques années, elle est devenue la figure paternelle de sa famille, a soutenu Mme Javaherpour, grandement secouée. Elle offrait toujours une épaule aux membres de sa famille.»
Kazem – qui a préféré ne pas révéler son nom de famille – était aussi présent hier pour une amie qui a péri dans l’écrasement, Niloufar Sadr. «On se connaissait depuis plus de 20 ans. C’est très triste», a-t-il mentionné.
Solidarité iranienne
Pour l’un des organisateurs de la vigile, Saman Abolfathi, la veillée démontre surtout la force de la diaspora iranienne établie au Canada. «Il y a beaucoup de tensions à l’intérieur de la communauté, a-t-il avoué. C’est beau de voir qu’on s’est rassemblés pour honorer nos amis et ceux qu’on aime. C’est une belle chose qui est arrivée après un événement catastrophique.»
Présent à la vigile, le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau, a tenu à rendre hommages aux Iraniens du Canada. «Ils contribuent énormément à notre pays. On est un pays d’immigrants. Beaucoup d’Iraniens ont contribué de façon importante, on est un meilleur pays grâce à eux», a-t-il soutenu.
Un missile iranien
L’allusion par le gouvernement canadien et plusieurs médias à une attaque par missile iranien du vol PS752 a aussi fait réagir la foule. «Ça ajoute à la tristesse du sujet, a soutenu Kazem. Ce n’est pas acceptable, c’est grave.»
«Dans cet avion, il y avait plus de 60 ou 70 Iraniens. On n’en a presque pas parlé dans les nouvelles en Iran. C’est inhumain.» – Mohsen Rostami, un Iranien présent à la vigile
En mêlée de presse, Marc Garneau a réitéré l’importance pour le Canada de pouvoir participer à l’enquête. «L’information reçue indique que [le missile] est la cause la plus probable, a soutenu le ministre. C’est encore une raison plus importante d’aller au fond des choses et de faire une enquête très détaillée.»
«C’est un engagement que nous prenons», a ajouté l’élu.