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L’Escouade mobilité dans tous les arrondissements dès ce printemps

Chantiers
Parmi les artères qui écoperont de ces travaux, on compte la rue Sherbrooke et la rue Papineau, de même qu’un tronçon de 1,3 km au nord de la rue Saint-Denis, entre les rues Jean-Talon et Jarry. Photo: Archives Métro

L’administration Plante veut augmenter la force de frappe de son Escouade mobilité dès le printemps prochain. Mis sur pied en 2018, l’organisme pourra dorénavant opérer dans les 19 arrondissements de l’île, 7 jours sur 7. Avec l’embauche de six nouveaux agents dont un technicien, pour un total de 16 employés, la Ville veut «amener des solutions permanentes» aux problèmes récurrents de congestion.

«Notre but demeure de gérer les grands axes. Ça ne veut pas dire qu’on va s’occuper pour autant des axes résidentiels des arrondissements», a résumé mardi le responsable du réseau routier au comité exécutif, Sylvain Ouellet.

En clair, l’Escouade va traverser «les grands axes au complet», comme le ferait un automobiliste en heure de pointe. «Si par exemple on veut regarder l’axe Pie-IX, on partira de Laval jusqu’au centre-ville, en évaluant s’il y a des problèmes», observe M. Ouellet.

Selon lui, le fait que l’Escouade soit présente la fin de semaine – ce qu’elle ne faisait pas jusqu’ici –, permettra à la Ville de mieux superviser les entraves ponctuelles à la mobilité. «Il y a souvent des chantiers le week-end et de plus en plus d’événements culturels pouvant affecter la mobilité. Même si on savait où étaient les problèmes, on n’avait pas d’employés pour intervenir», ajoute l’élu.

En novembre, l’Escouade avait vu son budget annuel agrandi de 0,5 M$, pour un total de 1,4 M$.

L’Escouade n’est qu’un «diachylon», prévient un expert

Joint par Métro, l’expert en planification des transports et chargé de cours, Pierre Barrieau, ne partage pas l’avis de la Ville sur l’efficacité de l’Escouade.

«C’est un diachylon. On n’est pas dans la prévention, on n’est pas dans la planification. Les véhicules qui bloquent des rues pour livrer, c’est d’abord et avant tout parce que la Ville n’a pas alloué d’espace pour faire ces livraisons.» -Pierre Barrieau, spécialiste en transports

Le cœur du problème, selon lui, est qu’il manque de synchronisation entre les différentes parties prenantes en matière de circulation. «La Ville et les arrondissements se coordonnent insuffisamment, de mon point de vue, pour planifier les chantiers, juge-t-il. L’Escouade pourrait commencer par s’assurer d’une meilleure diffusion des enseignes de signalisation.»

Appelée à réagir, l’opposition officielle n’a pas mâché ses mots. «L’administration aura beau nous sortir les chiffres qu’elle veut, il reste que les Montréalais qui espéraient voir du changement sur les routes sont amèrement déçus. N’importe qui circulant à Montréal se rend vite compte qu’il n’y a aucune amélioration notable ni pour les automobilistes ni pour les piétons», a fait savoir le cabinet par le biais de son porte-parole, Marc-Antoine Audette.

«Projet Montréal montre à chaque jour son incapacité à gérer les travaux, et ce n’est pas une soi-disant Escouade mobilité qui va pouvoir y remédier», ajoute-t-il.

Plus de contraventions, plus de réussites?

En mars, la Ville avait annoncé que l’Escouade mobilité verrait ses effectifs doublés, son territoire passant alors de trois à six arrondissements. Quelques mois après, les agents ont vu leurs pouvoirs augmenter; ils peuvent désormais émettre des contraventions, à l’instar des policiers ou des agents de stationnement.

Ces nouveaux pouvoirs ont permis «d’augmenter» le taux de réussite des interventions de la Ville sur le domaine public, dit Sylvain Ouellet.

Un reportage du Journal de Montréal affirmait mardi que le nombre d’interventions de l’escouade se concluant par une amende a quadruplé en quelques mois. Alors que ce nombre se situait à 7% en février 2019, il atteint environ 40% depuis le mois de juillet dernier.

L’expansion de l’Escouade mobilité n’a pas pour fin d’augmenter les revenus de contraventions, s’est défendue la Ville. «Ça ne coûte pas rien d’avoir des nouveaux agents. Si vraiment c’était le but, on en engagerait 10, 20 ou 30», a martelé M. Ouellet.

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