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Incitatifs financiers à la STM: «impossible» à court terme, dit Valérie Plante

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, ne croit pas que d’imposer des exigences de rendement avec incitatifs financiers soit une bonne idée pour la STM, du moins pour le moment. L’idée fait l’objet de négociations actuellement entre le transporteur et l’ARTM, en vue d’implanter un règlement pour toutes les sociétés de transport du Grand Montréal d’ici la fin 2020.

«Ça peut être une avenue intéressante, mais pas dans le court terme, c’est impossible. Je suis absolument contre», a-t-elle expliqué en entrevue à Métro.

Jeudi, Métro révélait que l’ARTM entend «fixer des objectifs d’amélioration» liés à l’atteinte de certaines cibles de service dans ses prochaines ententes avec la STM et les autres sociétés de transport. Selon le principe de «bonus-malus», l’idée serait ainsi de stimuler la livraison efficace du service pour les usagers.

L’ensemble des indicateurs seront développés avec chaque société de transport, en fonction de ses réalités, a promis l’ARTM. «Nous n’appliquerons pas aveuglément les mêmes critères partout», a indiqué son porte-parole, Simon Charbonneau.

Pénaliser la STM serait nuisible, dit Plante

Pour la chef de Projet Montréal, «on ne peut pas pénaliser la STM pour des arrêts de service sur une ligne de métro, quand on sait que la plupart de ces interruptions sont dues à des erreurs humaines».

«À quelque part, ça serait de punir le municipal, ou du moins la compagnie de transport pour un manque d’investissement permettant d’améliorer le réseau, avance-t-elle. Avant d’en arriver à ça, il faut qu’il y ait de vrais investissements en transport collectif et une vraie responsabilisation de tous les paliers.»

Mercredi, la mairesse estimait à 35 G$ le montant nécessaire pour développer le transport en commun dans les prochaines années.

Une fois que le système de financement des réseaux de transport aura changé, l’idée d’incitatifs financiers liés au service de la STM pourrait être intéressante, ajoute la mairesse. «Mais pour l’instant, on n’en est vraiment pas là, tonne-t-elle. Surtout avec tout ce qui sort de l’enquête Origine-Destination, on ne peut pas en demander plus à la STM, qui ne peut pas donner le service dont la population a besoin parce qu’on a jamais assez investi.»

«Si le fédéral et le provincial n’ont pas investi par le passé, ce n’est pas aux sociétés de transport d’en payer le prix. C’est la même chose à Laval et à Longueuil: elles font ce qu’elles peuvent.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Québec ne ferme pas la porte

Au-delà du développement, Mme Plante enjoint Québec et Ottawa à financer également les coûts d’opération du transport collectif. «Le meilleur exemple, ce sont les 300 autobus que j’ai commandés. Oui, le gouvernement m’aide pour les acheter, mais après pour les opérer, je n’ai rien. C’est moi qui doit les payer», souligne-t-elle.

Appelée à réagir, la ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, dit trouver le principe d’incitatifs «très intéressant». À l’instar de Valérie Plante, toutefois, l’élue demeure prudente sur l’application des mesures.

«Ça fait partie d’une discussion. Moi, je n’en suis pas à imposer quoi que ce soit aujourd’hui, mais c’est certain qu’il faut qu’il y ait de la communication entre l’ARTM et les sociétés transports. Ils doivent tous être conscients qu’on doit offrir un service hors-pair à la population.» -Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports

Pour que l’offre soit «vraiment adéquate», ajoute Mme Rouleau ces principes d’incitatifs économiques doivent aussi être inclus dans le débat public. «Que ça fasse partie de la discussion, à savoir comment on va optimiser le réseau, moi je suis d’accord avec ça», conclut-elle.


À la Société de transport de Montréal (STM), le porte-parole Philippe Déry a souligné jeudi que les négociations ne font que s’amorcer à l’heure actuelle. «Il est encore trop tôt pour pouvoir identifier les aspects qui seraient visés», précise-t-il.

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