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Réseau 5G: un cadre éthique demandé pour prévenir les risques à Montréal

Coronavirus salon du mobile de Barcelone 5G
Photo: David Ramos/Getty Images

Alors que Montréal déploiera cette année 200 antennes du réseau mobile 5G au centre-ville, le Fonds des médias du Canada reconnaît que cette nouvelle technologie comporte aussi des risques. Quoique très avantageuse pour la création de contenus, la cinquième génération de connexion sans-fil inquiète de plus en plus de citoyens en matière de santé.

«S’il y a des incidences sur la santé, la consommation de contenu passe peut-être en deuxième», illustre la directrice de la veille stratégique du Fonds des médias du Canada (FMC), Catherine Mathys, en entrevue à Métro.

L’ancienne journaliste ajoute que plusieurs «zones grises» existent encore en matière d’implantation de cette nouvelle technologie sans-fil, vendue comme étant la plus performante jamais conçue au monde.

«On sait que les antennes auront une portée beaucoup plus petite que le 4G, donc ça va en prendre plus, d’où les préoccupations de santé d’ailleurs», lance-t-elle.

Québec et Ottawa appelés à l’action

À l’instar de plusieurs spécialistes, Mme Mathys enjoint Québec et Ottawa à se saisir du dossier rapidement.

«Tant pour le 5G que pour l’intelligence artificielle d’ailleurs, on a un besoin d’un cadre éthique. Ne serait-ce que pour ne pas laisser le déploiement de ce type de technologie seulement dans les mains des entreprises privées», dit-elle.

«Ça prend une implication réglementaire gouvernementale importante pour s’assurer que ça se fasse de manière sécuritaire. Tout le monde est en train de se positionner à travers la planète.» -Catherine Mathys, directrice de la veille stratégique au FMC

Pour l’instant, si le FMC ne s’est pas penché sur les enjeux d’éthique et de santé, il promet toutefois de surveiller la situation de près. «Ce sont des questions qu’il faut absolument se poser, illustre la porte-parole. Mais pour l’instant, on n’a pas vraiment de réponses à apporter. On va suivre ça avec grand intérêt.»

Un projet-pilote

À Montréal, la zone de 2 kilomètres carrés où ces 200 antennes sont permises est délimitée par les rues Guy, Notre-Dame Ouest, Sherbrooke ainsi que le boulevard Saint-Laurent. Un secteur achalandé du centre-ville qui comprend notamment le Quartier des spectacles.

En plus de permettre à des entreprises de tester cette technologie, dont l’arrivée dans la métropole est «inévitable», ce «laboratoire urbain» permettra également de «rassurer la population». C’est du moins ce qu’a soutenu en juin le responsable de la ville intelligente au comité exécutif, François Croteau.

Dans un mémoire, Montréal affirme que le 5G pourrait servir à bonifier certains services, dont la collecte des matières résiduelles et la gestion de la circulation. Envisagée d’ici 2024, l’arrivée de le 5G projette un bouleversement majeur dans l’industrie des télécommunications. La technologie offrira un débit beaucoup plus élevé que le 4G actuelle, avec un accès plus rapide aux contenus et la possibilité de faire circuler des milliards de données sans engorgement.

Un cadre sur le 5G en vue à Montréal?

Mardi soir, plusieurs citoyens ont pris part au conseil d’arrondissement de Ville-Marie – duquel Valérie Plante est aussi mairesse –, pour faire part de leurs craintes quant à l’arrivée du réseau 5G à Montréal. Certains d’entre eux se définissent comme électrosensibles. Ils disent subir des symptômes importants, dont des trous de mémoire, de l’insomnie ou des palpitations, lorsqu’exposés à des ondes électromagnétiques.

«Ce n’est pas une fiction, c’est de la science. Je suis dans un bâtiment très exposé et déjà, les effets secondaires diverses, les grosses nuisances, pour moi c’est majeur», a expliqué une citoyenne diagnostiquée électrosensible.

Questionnée sur les actions de la Ville, Valérie Plante s’est faite prudente.

«On est en train d’établir un cadre réglementaire pour encadrer l’installation et on s’entoure des compagnies de télécommunication. Ce ne sera pas partout, sans contrôle. On travaille fort là-dessus.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le problème, dit la mairesse, est qu’aucune loi provinciale ou fédérale n’encadre jusqu’ici l’arrivée du 5G. «Je n’ai pas de règlement encore. Je souhaite que ce soit entendu par d’autres niveaux de gouvernement, qui ont aussi une grande responsabilité là-dedans. Ce n’est pas si local, mais plutôt global», renchérit l’élue. Actuellement, la Ville est à «colliger de l’information» qui demeure «assez sommaire», dit Valérie Plante. «On travaille avec la Direction de la santé publique de Montréal pour nous aider. Même au niveau de la recherche internationale, on essaie de tout ramasser», avance-t-elle.

En collaboration avec Zacharie Goudreault 

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