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Rive-Sud: un boom immobilier associé au REM qui pourrait stimuler l’étalement urbain

Longueuil
Photo: Josie Desmarais/Métro

La croissance des prix des propriétés est plus forte sur la Rive-Sud de Montréal que partout ailleurs dans la région, selon un rapport publié jeudi. Une situation attribuée notamment à l’arrivée prochaine du Réseau express métropolitain (REM), qui pourrait exacerber l’étalement urbain.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a publié jeudi ses rapports portant sur l’évaluation du marché de l’habitation au troisième trimestre de 2019. Sans surprise, la surchauffe du marché de la revente continue à Montréal, qui devrait connaître cette année la plus forte croissance des prix par rapport aux autres grandes villes canadiennes.

Ce qui peut surprendre, cependant, c’est que cette hausse est maintenant plus forte sur la Rive-Sud que sur l’île de Montréal. Elle s’élève ainsi à 7,5% pour les maisons unifamiliales et à 9,1% pour les condos sur la Rive-Sud, contre une croissance de 4,1% et de 7,7% respectivement dans la métropole.

«Si on regarde les banlieues de Montréal, c’est sur la Rive-Sud que le marché s’est resserré en premier au cours des derniers trimestres», évoque à Métro l’analyste Francis Cortellino, de la SCHL

Boom immobilier à Brossard

Selon des données de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) fournies à Métro, c’est à Brossard que le nombre de mises en chantier résidentielles a été le plus élevé l’an dernier. L’APCHQ en a recensé 1783, dont 942 condos et 736 logements locatifs.

Parmi ces mises en chantier, on compte les 407 unités en construction dans le cadre d’un projet de résidence pour aînés.

«La démographie fait en sorte que les baby-boomers commencent tranquillement à habiter dans des résidences pour personnes âgées», constate le directeur du service économique à l’APCHQ, Paul Cardinal. Les terrains étant moins dispendieux et plus grands dans la banlieue que sur l’île de Montréal, plusieurs promoteurs décident de se tourner vers celle-ci, note-t-il. 

L’arrivée du REM

Le boom immobilier dans Brossard n’est par ailleurs pas étranger à l’arrivée du REM, qui disposera d’une gare dans ce secteur d’ici 2021. Selon le site web du projet de train léger, les travaux de la structure aérienne de cette future station sont presque terminés, tandis que l’installation des rails progresse rapidement. Des tests du mode de transport sont d’ailleurs prévus dès cet automne sur la Rive-Sud.

«C’est sûr que, du côté de la construction neuve, là où il y a un point chaud, c’est près de la future station du REM et du DIX30», ajoute M. Cardinal. Le DIX30 sera d’ailleurs relié par des passerelles piétonnes à la future station Du Quartier.

Longueuil, où 477 mises en chantier ont été entamées l’an dernier, attire aussi de plus en plus d’acheteurs. Le promoteur Devimco a d’ailleurs entamé en 2018 des démarches pour réaliser un imposant projet immobilier au-dessus de la station de métro et du terminus de Longueuil. Celui-ci est évalué à 500 M$ et prévoit l’aménagement de 8 à 10 tours comprenant des centaines d’appartements.

L’arrivée de l’usine Molson Coors à Longueuil, dont l’inauguration est prévue en 2021, pourrait aussi stimuler le développement de ce secteur dans les prochaines années.

«Je pense que les prix vont continuer à augmenter sur la Rive-Sud avec l’accès plus facile à la métropole [grâce au REM].» -Hans Brouillette, directeur des affaires publiques à la CORPIQ 

Étalement urbain

En plus du REM, plusieurs projets de transport en commun pourraient voir le jour sur la Rive-Sud, notamment le prolongement de la ligne jaune du métro et l’aménagement d’un tramway sur le boulevard Taschereau, actuellement à l’étude.

Une situation qui pourrait contribuer à l’étalement urbain, puisqu’il deviendra plus facile de résider sur la Rive-Sud et d’aller travailler sur l’île de Montréal, souligne M. Brouillette. D’autant plus que la Rive-Sud demeure une option plus abordable que Montréal, malgré la croissance des prix.

«Pour les gens qui veulent acheter à Montréal, ça devient très dispendieux, donc beaucoup de personnes décident d’aller en banlieue, surtout les familles», ajoute-t-il. 

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