Célébrations au centre-ville: pas de quoi être fier

Il y a quelque chose de triste dans la réaction des Montréalais à la victoire du Canadien. Ou à la réaction de certains Montréalais, devrais-je dire.

Le Tricolore a remporté hier soir sa série contre les Capitals de Washington, ce qui constitue probablement LA surprise des séries jusqu’à maintenant. Ceux qui, comme moi, avaient choisi le Canadien dans leur pool, étaient soit de grands rêveurs, soit des partisans inconditionnels. Les fans avaient donc de quoi célébrer avec la remontée spectaculaire dans la série, la tenue époustouflante de Jaroslav Halak et la victoire inespérée dans un septième match. Pas de doute là-dessus!

Mais comment se fait-il qu’on en soit rendu au point où les policiers doivent être sur les dents chaque fois que les Glorieux se retrouvent en séries éliminatoires? Victoire ou défaite, on craint les débordements. On en discute dans les bureaux du centre-ville durant la journée. Les commerçants se préparent au pire. L’antiémeute s’amène. L’hélicoptère de surveillance survole le centre-ville. Les journalistes débarquent pour des reportages en direct. Twitter s’excite.

Heureusement, il n’y a pas eu de débordements fâcheux hier. En début de nuit, le SPVM annonçait avoir effectué trois arrestations. Des bouteilles ont été lancées aux policiers, du poivre de cayenne a été utilisé. Un autobus a été brassé.

N’empêche. Il faut se poser la question. Que Montréal soit une ville où il fait bon fêter la victoire du Canadien, je veux bien. Les cris, les klaxons et les drapeaux font partie des célébrations. Mais que, victoire ou défaite, on craigne l’émeute dans les rues du centre-ville, voilà qui n’est pas normal. Sommes-nous tant en mal de victoires ou de sensations fortes? N’avons-nous pas d’autres raisons d’être fiers?

Ce qui est triste, c’est qu’on soit rendu à se féliciter qu’il n’y ait pas eu de débordements.

Quelqu’un suggérait même de fermer la rue Sainte-Catherine hier soir. Vraiment? Pour la première ronde?