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Inondations: Montréal appelée à simplifier son protocole d’état d’urgence en 2020

La Commission de la sécurité publique a présenté son rapport sur les inondations de 2019 au futur Centre culturel et communautaire de Cartierville, mardi soir Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que la saison des inondations et des crues printanières approche à Montréal, la Commission de la sécurité publique (CSP) presse la Ville de simplifier ses protocoles d’état d’urgence. Trop lourds sur le plan administratif, ceux-ci ralentissent la prise de décisions, conclut l’organisme dans un rapport rendu public mardi soir.

Dans la métropole, chaque fois qu’un état d’urgence est déclaré ou renouvelé, le coordonnateur de la sécurité civile et le conseil d’agglomération – où siègent la mairesse et une trentaine d’élus –, doivent se réunir. Quoique bien fondé, ce processus administratif «augmente le délai et alourdit la prise de décision», avancent les représentants de la commission.

«On constate que plusieurs éléments devraient pouvoir être faits sans même passer par l’état d’urgence», explique à Métro le vice-président de la CSP, Abdelhaq Sari. Quand une ville veut acheter des sacs de sable, par définition, il faut que ce soit plus rapide. On doit donc simplifier la procédure.»

L’élu, qui dit avoir tiré des leçons importantes des inondations de 2019, souhaite aussi «faciliter les opérations logistiques» liées aux appels d’offres. «En temps de sinistre, là encore, ça peut être beaucoup trop long», illustre-t-il.

Montréal assure être prête

En 2019, alors que le nombre de résidences inondées était en hausse sur l’île, l’administration Plante avait déclaré l’état d’urgence sur tout son territoire pendant 12 jours, entre le 26 avril et le 8 mai, afin de forcer des évacuations si nécessaire ou d’acheter du matériel sans passer par le comité exécutif. Les inondations ont finalement coûté 17 M$ à la Ville. Une facture «très salée», a reconnu la mairesse Valérie Plante en janvier, estimant que Québec devrait en faire davantage.

«Ce coût-là ne peut pas seulement incomber aux municipalités, parce qu’on n’y arrivera pas.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Jointe par Métro, la responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Rosannie Filato, estime que les recommandations du rapport sont «plutôt positives», d’autant plus que la Ville a déjà beaucoup amélioré ses processus en matière de prévention des inondations, selon elle. «Notre connaissance fine du terrain s’est raffinée davantage», assure l’élue.

Celle-ci cite entre autres éléments l’amélioration des outils de soutien, «dont la cartographie opérationnelle, les procédures et les applications mobiles» pouvant aujourd’hui bien répondre aux besoins particuliers des intervenants et de la population. Malgré tout, la Ville continuera ses discussions avec Québec «pour s’assurer que nous avons tous les outils nécessaires», ajoute Mme Filato.

Une circulation à mieux gérer

Dans son rapport, qui formule près d’une trentaine de recommandations à la Ville, la commission somme Montréal de «clarifier» quelles instances ont compétence en matière de fermetures de routes et d’infrastructures pendant les inondations, surtout aux abords du pont de l’île Mercier, un secteur très vulnérable.

En 2019, tant le SPVM que les arrondissements, les villes liées ou le Centre de gestion de la mobilité urbain ont procédé à la fermeture de voies. «En raison de la multitude d’acteurs impliqués, l’arrimage concernant la fermeture des rues, la mise en place de la signalisation et la disponibilité des informations se sont avérés complexes», observe la CSP.

Le groupe appelle les autorités à «développer» une meilleure procédure de gestion. Celle-ci devra «refléter les besoins réels» de la population en assurant une communication claire avec les citoyens.

«À un moment donné, ça devient très difficile pour les Montréalais d’interagir avec plusieurs acteurs en même temps.» -Abdelhaq Sari, vice-président de la Commission

Cartographier les inondations

Il importe de «raffiner le plan de mise en œuvre» d’installation des digues et de mettre à jour la cartographie des zones inondables, croit aussi la commission. Ses membres insistent pour le faire à partir des données de 2019, et ce pour toutes les régions.

L’an dernier, des digues d’environ neuf kilomètres ont été construites dans plusieurs arrondissements.

Pour Abdelhaq Sari, le principal enjeu est la redondance. «En ce moment, on a deux cartographies. Une du provinciale, qui délimite les zones inondables, et une du Service incendie de Montréal, pour intervenir. C’est une redondance territoriale et géographique à mon sens. Surtout si le modèle d’analyse est le même et que ça augmente les coûts», mentionne-t-il.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) doit faire le point sur l’état d’avancement des travaux de cartographie des cours d’eau du Grand Montréal, jeudi.

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