Coronavirus: la Ville de Montréal dépose 1,2 M$ dans un fonds d’urgence
La Ville de Montréal et une douzaine d’arrondissements déposeront environ 1,2 M$ dans un fonds d’urgence dédié à financer les organismes qui offrent notamment de l’aide alimentaire aux plus vulnérables, dont les besoins sont grandissants en raison de la propagation du nouveau coronavirus.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, en a fait l’annonce mardi midi en conférence de presse à l’hôtel de ville. Cette somme de 1 190 000$ sera déposée prochainement dans le fonds d’urgence de l’organisme Centraide du Grand Montréal. Parmi les arrondissements qui contribuent à celui-ci, on compte Ville-Marie, le Sud-Ouest, Anjou et le Plateau-Mont-Royal, entre autres.
Depuis quelques semaines, plusieurs organismes communautaires, comme Moisson Montréal, manquent de bénévoles alors que plusieurs d’entre eux sont en isolement volontaire.
«Le nombre de bénévoles dans certains organismes a diminué de façon drastique, entre autres parce qu’il y a beaucoup de personnes ainées qui contribuent à nos organismes», a souligné Mme Plante.
Besoins majeurs
Lancé vendredi dernier, ce fonds d’urgence a recueilli plus de 2 M$ jusqu’à maintenant de la part de différentes entreprises et institutions financières. En tenant compte de l’appui de la Ville, la somme totale récoltée jusqu’à maintenant grimpe donc à plus de 3 M$.
«On a mis en place un mécanisme pour accélérer l’octroi des dons à ce fonds d’urgence aux organismes de première ligne», a d’ailleurs souligné la présidente et directrice générale de Centraide du Grand Montréal, Lili-Anna Pereša.
Il faudra toutefois beaucoup plus de fonds pour répondre aux besoins supplémentaires engendrés par la crise du coronavirus à la grandeur de la province.
«Notre estimation, c’est qu’il nous faudrait trente millions de dollars par mois pour pouvoir subvenir à tous les besoins. Donc, ce montant est un premier pas pour répondre à l’ensemble des besoins au Québec», a précisé Mme Pereša.
Le service 211 surchargé
En plus d’aider les banques alimentaires, ce fonds permet d’augmenter le nombre d’employés et de ressources dédiés au service 211. Celui-ci vise à mettre les citoyens en contact avec les bons organismes pour répondre à leurs besoins.
Le nombre d’appels téléphoniques à ce service a triplé dans les derniers jours. Parmi ceux-ci, 75% proviennent de personnes âgées. Par ailleurs, 30% de ces appels portent sur l’enjeu de la sécurité alimentaire alors que plusieurs personnes doivent faire de l’isolement volontaire.
«Il est primordial de continuer à soutenir ce service-là», a évoqué Mme Pereša.
«La détresse psychologique, elle est présente et elle augmente.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Accueillir les itinérants
Vendredi dernier, la réseau de la santé a annoncé que l’unité de débordement aménagée dans l’ancien hôpital Royal-Victoria deviendra prochainement une unité d’isolement pour les personnes en situation d’itinérance atteints du nouveau coronavirus. Le nombre de lits y diminuera considérablement afin que chaque personne qui y aura recours dispose de sa propre chambre.
Mardi, Mme Plante a précisé dans quels bâtiments les sans-abris qui se rendent dans cette unité seront relogés. Les hommes se rendront ainsi au Complexe Guy-Favreau, tandis que les femmes se dirigeront au Y des femmes de Montréal. Ces deux bâtiments sont situés au centre-ville de la métropole.
«Dans le cadre de la transition de l’unité de débordement du Royal Victoria en unité d’isolement, tous les gens qui étaient dans l’unité de débordement vont être déplacés ailleurs», a assuré Mme Plante.
De possibles mises à pied à la Ville?
Par ailleurs, la Ville n’entend pas pour l’instant procéder à des mises à pied dans ses rangs. Mme Plante enjoint d’ailleurs les employés municipaux qui ne sont pas responsables de services essentiels et qui ne peuvent actuellement effectuer du télé-travail pour des raisons techniques d’aller épauler des organismes communautaires en manque de bénévoles.
Si la crise sanitaire actuelle perdure encore plusieurs mois, la Ville n’exclut toutefois pas d’avoir éventuellement recours à des mises à pied. Elle compte actuellement environ 28 000 employés.
«Il est possible qu’on en arrive là, mais pour l’instant, ce n’est pas le scénario qu’on privilégie», a assuré Mme Plante.