Coronavirus: appel pour élargir la subvention pour chantiers majeurs à tous les commerçants
L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal réclame un élargissement de l’accès à l’aide financière offerte aux commerçants affectés par les travaux majeurs à tous ceux qui écopent depuis plusieurs semaines de la crise du coronavirus dans l’ensemble de la métropole.
La parti Ensemble Montréal a présenté mercredi aux médias un plan d’aide économique pour les commerçants affectés par la crise du coronavirus. Il déposera une motion à cet effet à la prochaine séance du conseil municipal, le 20 avril.
Les dernières semaines ont miné l’économie locale de la métropole alors que tous les commerces non essentiels ont fermé leurs portes le 25 mars. Une mesure que le gouvernement Legault a récemment prolongée jusqu’au 4 mai.
«L’ouverture des commerces n’est pas assurée le 4 mai», prévient toutefois le conseiller d’Ensemble Montréal Aref Salem.
La Ville de Montréal a par ailleurs annoncé hier l’annulation de tous les événements culturels et sportifs d’envergure qui devaient avoir lieu d’ici au 2 juillet. Une situation qui aura des répercussions économiques majeures dans la métropole.
«C’est vraiment une décision brise-cœur», a réagi mercredi en séance du comité exécutif la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Une telle mesure était toutefois nécessaire pour respecter les directives de la santé publique, a-t-elle dit.
Aide financière aux commerçants élargie
Afin de limiter les fermetures définitives de commerces dans la métropole au cours des prochains mois, Ensemble Montréal propose d’élargir l’accès au Programme d’aide financière aux établissements situés dans un secteur affecté par des travaux majeurs, lancé en 2018. Ce dernier offre jusqu’à 30 000$ par année aux commerces dont la situation financière écope des travaux d’aqueduc ou des chantiers routiers pilotés par la métropole.
Or, sur les 25 M$ prévus à ce programme, dont la date butoir est en 2021, à peine 1,2 M$ avait été dépensé en date de décembre dernier. Ainsi, seulement 87 commerces en avaient bénéficié. Au moment de mettre en ligne, Métro n’avait pu obtenir des chiffres plus à jour à cet égard.
Ainsi, M. Salem propose d’élargir l’accès à ce programme à tous les commerces de l’île de Montréal qui écopent actuellement de la crise du coronavirus.
Cette proposition est intéressante, mais insuffisante, estime le consultant en développement commercial Glenn Castanheira.
«L’enveloppe totale ne serait pas suffisante pour répondre à toutes les demandes», prévient l’expert. M. Salem propose à cet égard à la Ville de piger dans les sommes offertes par Québec en vertu de l’entente Réflexe Montréal. Celle-ci prévoit un versement de 40 M$ à la Ville pour l’année en cours.
Des fermetures inévitables
Selon lui, la fermeture définitive de commerces en raison de la pandémie du coronavirus est inévitable. Ce dernier estime même que le taux d’inoccupation des commerces dans la métropole pourrait grimper à plus de 30% au terme de cette crise.
En juillet dernier, le taux d’inoccupation moyen des commerces sur les principales artères atteignait 15%, ce qui équivaut à 1 000 locaux vides sur 7 000 recensés, selon des données de la Ville.
«Ce qu’il faut savoir c’est qu’on ne pourra pas sauver tout le monde. On va perdre énormément de commerçants.» -Glenn Castanheira, consultant en développement commercial
À la fin mars, la Ville a annoncé le report du deuxième paiement du compte de taxes municipales du premier juin au 2 juillet 2020. Elle a aussi créé un fonds d’urgence de 5 M$ dédié à aider les entreprises locales affectées par la propagation du coronavirus.
L’administration municipale lancera également jeudi un appel de propositions afin de trouver des organismes à but non lucratif intéressés à fournir du soutien technique aux commerçants. Une enveloppe de 1M$ sera prévue à cet effet.
Réduire le fardeau des commerçants
Le plan d’Ensemble Montréal propose aussi une panoplie de mesures pour réduire le fardeau financier des commerçants, notamment en annulant les coûts reliés à leurs demandes de permis de terrasse ou d’occupation temporaire du domaine public.
«On demande en plus une campagne de publicité visible pour relancer l’économie locale», ajoute M. Salem.
La Ville de Montréal n’a pas commenté les propositions d’Ensemble Montréal. Le cabinet de Mme Plante a toutefois assuré que «d’autres mesures suivront pour assurer la relance» des commerces de la métropole.