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Square Phillips: une tour résidentielle pour la relance du centre-ville

tour résidentielle Square Phillips
Pelletée de terre officielle pour la tour résidentielle 1 Square Phillips. Photo: Josie Desmarais/Métro

Une nouvelle tour résidentielle d’envergure verra le jour dans les prochaines années au centre-ville de Montréal avec la prétention, non seulement d’être la plus haute du secteur, mais aussi de contribuer à stimuler son économie, durement frappée par la crise du coronavirus.

Le Groupe Brivia a procédé jeudi au lancement officiel du chantier du 1 Square Phillips. Arborant un masque et séparé l’un de l’autre par une vitre protectrice, différents représentants de l’entreprise et du secteur immobilier ont procédé en fin d’avant-midi à une traditionnelle pelletée de terre afin de marquer le début de ce chantier.

Ainsi, au cours des prochaines semaines, des centaines d’employés entameront les travaux de construction de cette immense tour résidentielle, qui comptera à terme 61 étages et une hauteur totale de 232,5 mètres, par rapport au niveau du fleuve. Il s’agira ainsi, selon le fondateur du Groupe Brivia, Kheng Ly, de «la plus haute tour résidentielle de Montréal», une position que se disputent toutefois plusieurs projets immobiliers dans le secteur.

Plus de résidents au centre-ville

Ce projet connaît d’ailleurs un engouement certain. En conférence de presse, M. Ly a affirmé qu’environ 75% des près de 800 unités de logement que comptera la tour ont déjà trouvé preneur, alors que sa construction ne sera achevée qu’en 2024.  Près de 500 d’entre elles seront des condos luxueux, tandis que le reste du bâtiment comptera des logements locatifs comptant une ou plusieurs chambres. La première phase de ce projet devrait ainsi ajouter 1100 nouveaux résidents au centre-ville, calcule le promoteur.

«Ça va permettre de donner une deuxième vie au centre-ville, qui en a tant besoin depuis la crise [sanitaire]», affirme en entrevue le vice-président du Groupe Brivia, Vincent Kou.

Le directeur général de la Société de développement commercial Destination Centre-ville, Émile Roux, appuie d’ailleurs ce projet.

«C’est vraiment le ratio entre résidents et travailleurs qui est déterminant», souligne-t-il à Métro. Or, le centre-ville comptait avant la crise sanitaire 400 000 travailleurs centre-ville, contre seulement quelque 40 000 résidents, indique M. Roux. Ainsi, lorsque nombre de ces employés ont déserté le secteur pendant le confinement pour effectuer du télétravail à leur domicile, dans bien des cas à l’extérieur du centre-ville, le secteur s’est retrouvé démuni.

«On voit l’effet que ça peut avoir quand il y a une pandémie ou une crise majeure. Ce sont alors les artères résidentielles qui tirent leur épingle du jeu parce que les travailleurs retournent chez eux et consomment plus localement. Donc, nous, au centre-ville, il faut qu’on s’assure d’avoir des résidents qui peuvent prendre le relai de ces travailleurs-là», ajoute M. Roux.

Première phase

La première phase de ce projet est évaluée à 560 M$. La facture finale de celui-ci devrait toutefois grimper à 1 G$ dans les prochaines années alors que deux autres tours, dont un hôtel de luxe, devraient voir le jour sur le site à une date qui reste à confirmer.

«Pour nous, c’est très important. On sait qu’à travers le monde, ce sont les centres-villes habités qui vont tirer leur épingle du jeu.» -Émile Roux, directeur général de la SDC Destination centre-ville

Aucun logement social

Cette immense tour résidentielle sera toutefois inaccessible aux locataires à faibles revenus. Questionné par Métro, Vincent Kou a confirmé qu’aucun logement social ne verra le jour sur ce site. Le promoteur ayant obtenu les permis de construction pour ce projet avant l’adoption du nouveau règlement d’inclusion de la Ville de Montréal, communément appelé «20/20/20», il n’a donc pas à s’en préoccuper. C’est d’ailleurs le cas de plusieurs autres projets immobiliers en cours dans la métropole.

«C’est un projet qui est de plein droit, donc ce n’était pas nécessaire de le faire», indique M. Kou, qui estime que la présence de logements sociaux dans ce projet «n’est pas nécessaire».

«C’est un autre cas flagrant qui montre que lorsqu’on fait confiance au bon vouloir des propriétaires, ça ne fonctionne pas», déplore à Métro la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, Véronique Laflamme.

Par écrit, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, affirme que «cet épisode rappelle la pertinence du règlement pour une métropole mixte», qui entrera officiellement en vigueur l’an prochain.

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