Rassemblement à Montréal pour réclamer la régularisation des migrants
Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour réclamer la régularisation des migrants sans statut.
Le rendez-vous du rassemblement était donné devant les bureaux d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) dans le Vieux-Montréal, le «bâtiment de la peur pour tous les migrants sans statut, c’est là que les migrants se font déporter», rappelle Abdul.
Arrivé depuis 3 ans au Canada, le jeune homme n’a pas de statut légal, suite au rejet de sa demande d’asile. Membre de l’organisme Solidarité sans frontières, ce rassemblement sert à encourager les personnes sans statut à prendre la parole: «On fait appel aux migrants sans statut pour qu’ils sortent et qu’ils expriment leur souffrance et espérer un changement».
Plusieurs migrants ont livré des témoignages sur la situation difficile qu’ils vivent, sans statut d’immigration.
«On veut vivre librement, sans peur», relate Francesco, un Mexicain qui vit au Canada depuis 10 ans, dans une déclaration lue devant la foule par Mohamed Barri.
Du haut de ses 14 ans, Mehak explique avoir fui l’Inde pour le Canada en 2018 avec son frère et ses parents, car ils n’étaient plus en sécurité dans leur pays d’origine.
«Nous avons décidé de venir ici, parce que le Canada est un bon pays, où il n’y a pas de discrimination», explique-t-elle à Métro. «En Inde, on était en danger», ajoute-t-elle.
Une casquette rouge «Canada» vissée sur la tête, Hady Anne souligne qu’«on ne peut pas faire des personnes réfugiées un programme politique». Pour lui, il faut «une solution humaine, un statut pour tous» qu’il faut.
«Nous sommes venus pour être une valeur ajoutée à ce pays, mais pas pour être des mendiants.» Hady Anne, migrant originaire de la Mauritanie
Les migrants dénoncent également le manque de reconnaissance du gouvernement provincial et fédéral quant à leur statut et d’être laissé à eux-mêmes.
«Dans cette période de pandémie de COVID-19, ce sont des personnes qui sont délaissées, sans aucune assistance, d’aucun gouvernement», relate Abdul, 31 ans.
Pour certains, les journées de travail s’enchaînent, à un rythme effréné sans paie décente en bout de ligne. Ces personnes «n’osent pas parler, ils ont peur, parce qu’ils n’ont pas de statut», explique M. Anne, lui aussi sans statut depuis deux ans.
Dans la petite foule amassée devant les bureaux de l’IRCC, beaucoup tiennent des pancartes dans les mains : «Nous sommes tous essentiels», «Nous sommes tous des anges», «Nous, les sans-papiers, somment le moteur de cette économie», peut-on lire.
L’organisme Solidarité sans frontière organise une nouvelle manifestation le 8 août prochain, devant le bureau montréalais du Premier ministre Justin Trudeau.