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Des voisins d’Anjou créent leur propre camp de jour

camp Bayeaux
Alexia Lacasse, animatrice, et les jeunes du camp Bayeaux, un camp de jour créé par des voisins d’Anjou Photo: Gracieuseté/Alexia Lacasse

À Anjou, des familles voisines ont trouvé une solution communautaire pour faire face à l’absence des camps d’été. Bienvenue au camp Bayeaux où les plus vieux sont payés pour s’occuper des tout-petits.

Dans le contexte de pandémie actuel, l’arrondissement d’Anjou a pris la décision d’annuler la tenue de son camp de jour, estimant que le respect des consignes sanitaires imposées par Québec aurait gâché l’expérience pour les enfants.

Avant l’annonce, Judith Boivin-Robert avait déjà décidé de ne pas envoyer sa fille de huit ans au camp Les Ateliers Soleil comme les autres étés.

«On se sentait coupable de l’envoyer là, explique la résidente d’Anjou. Mon conjoint et moi travaillons les deux de la maison donc on se disait qu’au pire, elle pourra aller jouer avec certains autres enfants du coin qui n’y iront pas.»

En discutant entre voisins, une amie de Judith lui fait part d’une idée : demander aux adolescents du quartier de s’occuper de leurs plus jeunes qui s’ennuient à la maison.

«Ils sont vieux, mais pas assez pour avoir une job d’été. Elle s’est dit que, peut-être, on pourrait les approcher et leur demander si au moins ça les intéresse. C’est ce qu’on a fait», relate Mme Boivin-Robert.

Une pierre, deux coups

Âgée de 14 ans, Alexia Lacasse a tout de suite accepté l’offre d’être animatrice avec deux autres adolescents du quartier. «J’étais quand même assez confiante parce que je connais les enfants», dit-elle.

Certaines semaines, les animateurs n’ont que trois ou quatre enfants à encadrer. D’autres fois, les enfants sont au nombre de huit ou neuf, selon les jours de la semaine et les vacances de chacune des familles.

Le petit nombre d’enfants et d’adolescents impliqués assure un contact minimum vital avec l’extérieur tout en limitant les contacts avec un trop grand nombre d’individus.

Alexia Lacasse estime que le plus grand défi est de trouver des activités qui plaisent à tous les enfants, dont l’âge varie de 5 à 9 ans. «Si je joue à un jeu de ballon, par exemple, je vais choisir un jeu assez simple, indique-t-elle. Mais vu qu’ils se connaissent, on dirait que ça les dérange moins.»

La jeune se réjouit de pouvoir dépanner ses voisins tout en travaillant. «Je suis contente du salaire, mais aussi que ça occupe mon été, car je n’avais pas grand chose à faire», ajoute-t-elle.

On avait déjà une communauté assez forte dans notre coin, mais on dirait que ça l’a renforcée! -Judith Boivin-Robert, mère de famille et résidente d’Anjou

Mieux que le «vrai» camp

Le salaire tourne autour de 200$ par semaine par animateur. Cela revient à 30$ par enfant par jour, mais cette cotisation baisse lorsque le nombre de campeurs augmentent.

Selon Judith Boivin-Robert, ce prix est plus avantageux que celui des camps réguliers. De plus, elle estime que sa petite s’y plait plus.

«Quand elle allait aux activités des Ateliers-Soleil, elle chialait beaucoup. Les camps de jour ça devient tout le temps une lutte avec les enfants…Mais là, c’est différent. Il y a un enthousiasme et je pense que le fait qu’ils se connaissent déjà les rassure.»

Par ailleurs, Mme Boivin-Robert se dit «épatée» par l’organisation dont les animateurs font preuve. «On reçoit des communications par courriel et on a un groupe Facebook du Camp Bayeaux», dit-elle.

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