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Grand Montréal: plus de 200 km de voies réservées pour contrer «l’auto solo»

voies réservées Chantal Rouleau
La ministre déléguée aux transports et responsable de la métropole, Chantal Rouleau. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le gouvernement Legault entend réaliser plus de 200 km de voies réservées d’ici cinq ans dans les couronnes nord et sud de Montréal qui viendront élargir de nombreuses autoroutes afin de contrer la congestion routière. Québec promet au passage plus d’aide financière au transport en commun, durement écorché par la crise sanitaire.

La ministre déléguée aux Transports et responsable de la région métropolitaine, Chantal Rouleau, en a fait l’annonce mercredi lors d’une conférence de presse dans le campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke.

«Notre objectif, en dotant la région métropolitaine d’un vaste réseau alternatif à l’auto solo, c’est d’accroître la part modale du transport collectif dans les couronnes», a affirmé Mme Rouleau. Cette dernière a d’ailleurs indiqué que «près de la moitié des déplacements dans la région de Montréal viennent de l’extérieur de l’île».

Ajouter des voies réservées

Québec a ainsi annoncé avoir lancé un appel d’offres pour une étude d’opportunité. La firme mandatée devra déterminer quels aménagements sont les plus adaptés en fonction des besoins sur différents axes routiers majeurs situés sur les couronnes nord et sud. Il s’agit notamment de tronçons des autoroutes 13, 20, 25, 440, 640 de même que la route 116, sur la Rive-Sud.

Certains de ces axes routiers disposent déjà de voies réservées pour bus. Ces aménagements se voulaient toutefois une solution «transitoire», a expliqué à Métro le ministre des Transports, François Bonnardel, en marge de cette conférence. Cette fois, au lieu de simplement peinturer des lignes au sol sur les voies existantes, le gouvernement Legault compte plutôt ajouter des voies de circulation sur ces axes afin d’en réserver aux autobus et au covoiturage dans le cadre d’un projet baptisé «Réseau métropolitain de voies réservées».

«On ne retire aucune voie automobile. On veut ajouter des voies pour le transport en commun», précise M. Bonnardel. Ce dernier fait le pari que si les automobilistes voient des autobus filer à côté d’eux dans des voies réservées alors qu’eux sont pris dans le trafic, cela les incitera à migrer vers le transport en commun.

«Il faut repenser la manière dont on effectue nos déplacements si nous voulons agir sur la congestion et l’émission de gaz à effet de serre.» -Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports

Plus de 100 M$

La finalisation de ce projet, qui s’inscrit dans le Plan de décongestion de la Coalition avenir Québec, pourrait prendre cinq ans, aux dires du ministre. L’aménagement des voies réservées sur les premiers axes à prioriser –que la firme devra déterminer– ne devrait par ailleurs pas commencer avant la fin de 2022.

Le ministre Bonnardel a par ailleurs affirmé qu’il est «trop tôt» pour donner un aperçu de la facture totale du projet. Son cabinet confirme toutefois à Métro que celui-ci devrait coûter plus de 100 M$. Ce réseau totalisera par ailleurs «plus de 200 kilomètres» de voies réservées, précise-t-on.

Absence de Montréal

Alors que la mairesse de Longueuil et son homologue de Laval ont pris part à cette conférence, la première magistrate de Montréal, Valérie Plante, brillait par son absence mercredi. Une situation que M. Bonnardel a justifiée en soulignant que l’offre de transport en commun sur l’île «est bien supérieure» à celle qui prévaut dans les couronnes nord et sud.

«Le but, c’est d’amener ces gens le plus rapidement possible vers Montréal, qui représente la colonne vertébrale [du transport en commun dans la région]», a-t-il dit.

Contactée par Métro, le cabinet de la mairesse de Montréal a salué ce projet, «qui vise à réduire la congestion des banlieues qui en ont bien besoin».

«Il faut maintenant s’assurer de décongestionner le réseau de transport collectif du centre-ville afin de répondre à cette nouvelle demande et ce sont des discussions que nous avons déjà avec le gouvernement», a ajouté son attachée de presse, Geneviève Jutras.

Financement du transport en commun

Cette annonce survient alors que l’achalandage du transport en commun peine à dépasser la barre des 25% par rapport à ce qu’il était avant la pandémie. Une situation qui a gonflé le déficit des sociétés de transport du Grand Montréal à un niveau historique. À la mi-juin, le gouvernement Legault a annoncé un coup de pouce financier de 400 M$ à l’échelle du Québec, un montant que M. Bonnardel reconnaît comme étant insuffisant.

«On travaille très fort actuellement pour débloquer les sommes additionnelles, qui seront annoncées très bientôt pour supporter les sociétés de transport, tant celle de Laval, de Longueuil et de Montréal que les autres», promet le ministre. Alors que le télétravail a la cote, le ministre a par ailleurs incité les employés à retourner travailler au bureau, en optant bien sûr pour le transport en commun.

«Prenez l’autobus, prenez le métro. On a besoin d’avoir plus d’achalandage», a martelé le ministre, qui espère «un retour à la normale» dans l’achalandage du transport en commun «d’ici 18 mois».

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