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Relance de Montréal: les partis provinciaux font leurs propositions

Vue d'ensemble de Montréal

Empêtrée dans un marasme économique dont le point d’origine principal est la pandémie, la métropole appelle à l’aide. À l’aube de la rentrée parlementaire à l’Assemblée nationale, le gouvernement et les trois partis d’opposition font part de leurs idées pour la relance de Montréal.

En août à Montréal, le taux de chômage était deux fois plus élevé (11,8%) qu’à pareille date l’an dernier (5,7%). Une situation exacerbée par le lent retour des employés du centre-ville dans ce pôle de la vie économique, rapportait au début du mois la mairesse de la Ville, Valérie Plante.

«[Le centre-ville] supporte l’ensemble de l’écosystème économique au Québec. Il a besoin de plus de support des gouvernements», avait alors indiqué la cheffe de Projet Montréal.

À Québec, alors que se met en branle la session parlementaire, la ministre responsable de la région métropolitaine, Chantal Rouleau, se dit «confiante» pour l’avenir immédiat de Montréal.

«Quand on compare Montréal à d’autres grandes villes, on est quand même en meilleure posture», souligne l’élue.

En attendant un vaccin, constate-t-elle toutefois, il faudra des solutions innovantes. Elle appuie notamment les propositions du ministre de l’Emploi Jean Boulet, qui souhaite lancer un chantier majeur sur le télétravail cet automne.

Priorité infrastructure

Le premier ministre du Québec, François Legault, souhaite faire mousser durant cette session ce qu’il qualifie de nationalisme économique. L’occasion selon Mme Rouleau de faire de Montréal un pôle d’utilisation de l’hydroélectricité, l’un des produits les plus locaux qui soient.

«L’hydroélectricité, on la déploie par exemple par des autobus électriques, des trains électriques, des tramways électriques. La métropole, avec ses grands besoins en transport collectif, devient un élément central dans la force économique du Québec.» – Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole

L’infrastructure devient dans le contexte un vecteur de croissance, croit Mme Rouleau. Elle attend avec impatience la seconde mouture du projet de loi 61, qui doit voir le jour cet automne.

Interrogée sur les nécessités d’ajouter à l’offre montréalaise en transport en commun, la députée cite «les projets énormes» de la ligne bleue du métro, du Service rapide par bus (SRB) Pie-IX et des voies réservées.

Mme Rouleau, qui a son bureau de comté dans Pointe-aux-Trembles, évoque aussi des besoins «pressants» pour relier l’Est de Montréal au centre-ville. «C’est un territoire qui n’est pas desservi par le transport collectif et c’est là où il y a le plus de voitures per capita», tonne-t-elle.

Si la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) semble vouloir aller de l’avant avec un prolongement du Réseau express métropolitain (REM) dans cette direction, Mme Rouleau évite pour le moment de se prononcer.

«On n’a pas arrêté rien. On va attendre les propositions finales», se limite-t-elle à dire.


Aide d’urgence

Avant de s’attarder aux grands projets de construction, Québec doit d’abord délier les cordons de sa bourse, selon l’opposition officielle.

«Il faut surtout que les sociétés de transport ne soient pas en position déficitaire. C’est le rôle du gouvernement du Québec», constate le porte-parole du Parti libéral (PLQ) en matière de transport, Pierre Arcand.

Fortement touché au plus fort de la pandémie, le principal opérateur de l’Île de Montréal, la Société de transport de Montréal (STM), tarde à récupérer ses clients et ses revenus.

«Comment veut-on relancer le centre-ville si on a des pertes de service dans le transport collectif», atteste M. Arcand, qui est également porte-parole sur les enjeux métropolitains.

À la fin du mois de juin, le gouvernement du Québec débloquait 400 M$ pour remédier ponctuellement à la crise en mobilité. Or, le premier ministre Legault affirme être en voie de conclure un accord «beaucoup plus important» avec Ottawa.

«Encore et toujours la priorité»

Pour Québec solidaire, le transport collectif reste «encore et toujours la priorité». Mais les exemples ne manquent pas pour relancer Montréal, selon le porte-parole en économie de la formation, Vincent Marissal.

Le centre-ville, par exemple, devra retrouver une part de son activité, croit-il. Or, les espaces laissés vacants pourraient servir, ajoute l’élu. «S’il y a des espaces libres, on a besoin de logement», propose-t-il.

Sur la question du nationalisme économique, M. Marissal invite Québec à se donner les moyens de ses ambitions.

«Le Panier bleu ne fonctionne pas. J’ai l’impression que c’est un coup de marketing. Tout le monde dit que c’est les pages jaunes en bleu», constate le député de Rosemont, qui invite à rendre le site transactionnel.

Un ministère de la métropole?

Le fait que le Parti québécois n’ait aucun député à Montréal ne change rien aux ambitions du chef intérimaire de la formation, Pascal Bérubé, dans la région.

Le coup de barre attendu à Montréal passe selon lui par la création d’un «ministère de la Métropole». «Ça s’impose pour Montréal quant à la prise de décision», évoque-t-il.

L’ajout d’un second hôpital dans l’Est de Montréal, après Maisonneuve-Rosemont, s’avérerait aussi utile, selon M. Bérubé. L’attrait de la Coalition avenir Québec pour la ville laisserait toutefois à désirer, ajoute-t-il. Le parti du gouvernement ne tient que deux sièges à Montréal.

«La question, c’est: est-ce que le gouvernement a un intérêt proportionnel à ses gains politiques?» – Pascal Bérubé

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