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Plusieurs sites à réunir pour un «Grand Parc de l’Est»

Grand parc de lEst
Le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, secteur du Bois-de-l'Héritage. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Ville de Montréal étudie la possibilité de relier plusieurs espaces verts existants en plus de faire l’acquisition de terrains afin de créer un Grand parc de l’Est, a appris Métro.

Alors que le Grand parc de l’Ouest prend tranquillement forme, l’administration de Valérie Plante envisage de répéter cet exercice à l’autre extrémité de l’île. Elle a ainsi prévu dépenser 450 000$ d’ici 2025 pour étudier la possibilité d’aménager un Grand parc de l’Est. Cette dépense se trouve dans le Programme décennal d’immobilisations de la Ville 2021-2030.

Le projet étant à une étape embryonnaire, il est impossible actuellement de détailler la localisation exacte de cette éventuel grand parc. En entrevue à Métro, le responsable des grands parcs au comité exécutif, Robert Beaudry, précise néanmoins que la Ville entend relier différents espaces verts existants dans l’Est pour former ce grand parc. Il nomme à titre d’exemples le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies et le Golf métropolitain Anjou.

«Notre objectif, à long terme, est vraiment de créer, mais aussi de relier des espaces verts déjà existants, donc vraiment, on est à l’étape de planification et d’étude à ce niveau-là», explique l’élu de Projet Montréal. Aucun échéancier n’a toutefois encore été déterminé pour concrétiser ce projet.

«Il est grand temps qu’on puisse offrir des environnements sains, dans l’Est comme dans l’Ouest.» -Robert Beaudry, responsable des grands parcs au comité exécutif

Acquisition de terrains

Bien que la Ville compte miser sur les parcs existants dans l’Est pour réaliser ce projet, elle prévoit aussi faire l’acquisition de terrains à des fins de verdissement dans ce secteur. D’ici 2030, la Ville entend débourser près de 289,7 M$ pour l’acquisition de milieux naturels un peu partout sur l’île, incluant dans l’Est de Montréal. Elle espère ainsi faire passer de 6,4% à 10% la proportion de milieux terrestres protégés sur l’île.

En utilisant notamment son droit de préemption pour obtenir des terrains privés dans l’Est, l’administration municipale espère faciliter l’accès aux espaces verts du secteur, souligne M. Beaudry. Il note à cet égard l’acquisition annoncée en mai par la Ville d’un espace vert au nord de Boscoville, dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, dont la facture dépasse 5,4 M$.

Le Grand parc de l’Est pourrait-il être encore plus grand que son homologue dans l’Ouest, qui devrait à terme avoir une superficie de plus de 3000 hectares?

«Je ne m’avancerai pas là-dessus, mais c’est sûr que les infrastructures vertes ou le potentiel vert est plus important dans l’Ouest que dans l’Est. Mais l’objectif, c’est vraiment de travailler à cette transformation-là», répond Robert Beaudry. Il reconnaît toutefois que la présence de terrains contaminés et d’industries lourdes dans l’Est font partie des «nombreux défis» qui viendront complexifier la réalisation de ce projet.

Un enjeu de santé publique

En plus de s’inscrire dans la lutte aux changements climatiques, le Grand parc de l’Est pourrait aussi jouer un rôle d’un point de vue de santé publique, estime l’élu. Le verdissement du secteur pourrait notamment atténuer les impacts de la pollution atmosphérique dans le secteur sur le bien-être de ses résidents.

«L’important, dans le fond, c’est vraiment d’assurer les poumons verts dans l’Est de Montréal et on voit à quel point c’est important de pouvoir compter sur ces espaces verts-là», a réagi lundi la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois. Elle a répondu aux questions de Métro en marge d’une conférence de presse portant sur l’ajout prochainement de nouvelles stations d’échantillonnage de l’air sur l’île de Montréal.

«Le Grand parc de l’Est, quelle forme ça va prendre, on y travaille très, très fort. […] On a la chance d’avoir un fleuve, d’avoir une rivière dans l’Est. L’idée, c’est qu’on puisse s’y rendre aussi, qu’on puisse créer ces liens-là et augmenter bien sûr, le pourcentage d’espaces verts dans l’île de Montréal», a-t-elle ajouté.

Appel à la vigilance

Contacté par Métro, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-MTL) s’est réjoui de «voir apparaître la notion du Grand parc de l’Est dans les documents d’investissements» de la Ville. Le directeur général de l’organisme, Emmanuel Rondia, presse toutefois la Ville de prendre les mesures nécessaires pour préserver la partie nord du parc-nature du Bois-d’Anjou. La section sud de celui-ci accueillera finalement trois bâtiments, dont un entrepôt de Costco, malgré l’intention évoquée par la Ville en 2018 de protéger cet espace vert pour l’inclure dans un parc.

«L’enjeu, c’est surtout de ne pas laisser passer des terrains qui pourraient jouer un rôle important [dans la création du Grand parc de l’Est]», soulève M. Rondia. Il appelle ainsi la Ville à faire preuve de vigilance pour éviter que des espaces verts clés au projet se transforment en projets industriels ou immobiliers au cours des prochaines années.

-Avec Coralie Hodgson, Métro Média

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