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SPVM: Montréal applique un moratoire sur les fusions de PDQ

SPVM PDQ 45
La fusion des postes de quartier 45 et 46 n'aura pas lieu, a par ailleurs assuré la responsable de la sécurité publique du comité exécutif, Caroline Bourgeois. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

La Ville de Montréal appliquera un moratoire à toute fusion de postes de quartier (PDQ) du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a tranché le conseil municipal mardi. Une telle intégration aura tout de même lieu dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, car le processus de consultation a déjà eu lieu.

Les élus du conseil municipal ont adopté à l’unanimité, mardi soir, une version amendée d’une motion présentée à l’origine par le conseiller d’Ensemble Montréal, Abdelhaq Sari. La version initiale du document demandait d’interdire toute fusion de PDQ, le temps de tenir une consultation publique à la Ville pour établir un schéma de couverture du SPVM sur le territoire de la métropole. L’objectif était d’éviter que les citoyens de certains secteurs subissent une «perte de service de proximité» en raison de ces intégrations.

Ce schéma de couverture devrait ainsi permettre d’éviter à l’avenir que des arrondissements prennent des décisions «à la pièce» concernant des fusions de PDQ sur leur territoire, a expliqué M. Sari.

Dans les dernières années, le nombre de PDQ a considérablement diminué à Montréal, en raison des efforts d’intégration du SPVM.

«Ça prend un moratoire pour cesser ces fusions qui ne sont pas nécessairement basées sur une consultation publique.» -Abdelhaq Sari, conseiller d’Ensemble Montréal

Une motion amendée

Le document initial demandait d’étendre ce moratoire à la fusion des PDQ 31 et 33, qui pourrait avoir lieu dès l’an prochain dans Parc-Extension. Une mention qui a fait sursauter la mairesse de l’arrondissement concerné, Giuliana Fumagalli.

«Il y a eu trois rencontres, au moins, sinon plus, avec le SPVM et différents commandants dans l’arrondissement. Donc, le dialogue existe», a-t-elle répliqué au sujet de cette fusion à venir. Celle-ci permettra d’ailleurs de libérer un espace au parc Jarry au profit des résidents du secteur, a fait valoir l’élue indépendante.

Dans une version amendée de la motion, l’administration de Valérie Plante approuve la demande de l’opposition pour un moratoire, «effectif immédiatement», concernant «toute décision de fermer, de fusionner ou d’intégrer des postes de quartier». Toutefois, une exception s’appliquera finalement à la fusion des PDQ 31 et 33, qui aura lieu malgré tout, celle-ci ayant fait l’objet d’une consultation préalable.

«Ça nous amène à une version amendée [de la motion] qui dit en fait qu’on est d’accord d’avoir un moratoire sur les projets d’intégration de postes de quartier, en excluant celui en cours dans l’arrondissement de Villeray», a résumé la nouvelle responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Caroline Bourgeois.

La Commission de la sécurité publique de la Ville (CSP) assurera par ailleurs la tenue de la consultation publique sur le schéma de couverture du SPVM. Difficile de dire toutefois quand aura lieu celle-ci en raison du contexte de la pandémie, a évoqué son président, Alex Norris.

Ce moratoire s’appliquera tant et aussi longtemps que cette consultation publique n’aura pas pris fin, tranche la version amendée de cette motion, qui a été adoptée à l’unanimité lundi.

Le gaz lacrymogène dans la mire de la Santé publique

Le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand, a par ailleurs présenté mardi soir une motion demandant d’interdire l’utilisation du gaz lacrymogène par le SPVM. Le document initial soulignait notamment les impacts sur la santé et sur la libre expression qu’aurait l’utilisation de tels produits chimiques par les forces de l’ordre.

Finalement, le conseil municipal a plutôt adopté une version amendée de cette motion. Celle-ci prévoit de demander à la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, de «donner son opinion quant aux effets du gaz lacrymogène sur la santé».

Par la suite, la CSP analysera l’avis de la Santé publique. Elle pourra alors faire des recommandations quant à l’utilisation du gaz lacrymogène par les policiers.

Dans les dernières années, le SPVM a utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants. Cela a notamment été le cas en juin dernier lors d’une marche dénonçant le racisme et la brutalité policière à Montréal.

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