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Départs de Projet Montréal: Valérie Plante promet des «ajustements»

Les récents départs à Projet Montréal ont ébranlé la mairesse Valérie Plante, qui compte apporter des «ajustements» afin de tenter de conserver l’harmonie dans sa «famille» politique.

La semaine dernière, la conseillère du district du Vieux-Rosemont, Christine Gosselin, a annoncé qu’elle siégera comme indépendante en 2021, après avoir qualifié la gestion de la mairesse de Montréal de «rétrograde et d’autoritaire». Elle en a fait l’annonce quelques jours après que le conseiller Christian Arseneault eut voté contre le budget de la Ville et quitté lui aussi Projet Montréal.

Il y a aussi l’élue Julie-Pascale Provost, qui a été exclue du parti en octobre, tout comme la mairesse d’arrondissement Sue Montgomery, en janvier dernier. Ce sont ainsi quatre élus qui ont quitté ou qui se sont fait montrer la porte du parti depuis le début de l’année, portant le total à six depuis la dernière élection municipale, en incluant Luc Ferrandez, en 2019, et Giuliana Fumagalli, en 2018.

«C’est sûr que je ne trouve pas ça facile humainement parce que ce sont des gens avec qui j’ai travaillé», concède Mme Plante, en entrevue de fin d’année avec Métro.

Comme une «famille»

«Le parallèle que j’ai trouvé, c’est qu’un parti politique, c’est vraiment comme une famille. Et dans une famille, il y a des gens qui se sentent sous aimés ou sous valorisés et il y a des gens qui trouvent que dans leurs rangs, ça va bien. Et tout ça change. Dans une famille, il y a une année où tout va bien, où on s’entend avec tout le monde. Et une autre année, tu considères que ce n’est plus ça que tu veux dans ta vie», illustre-t-elle.

Elle reconnaît toutefois être «inquiète» du fait que ces départs portent Projet Montréal à un siège de perdre la majorité au conseil municipal. «Mais en même temps, moi, je travaille à la cohésion de ma famille [politique] en ce moment et c’est ça qui est le plus important», ajoute Mme Plante.

«On va faire des ajustements pour que la famille soit plus soudée. Mais il va toujours y avoir des membres de la famille qui vont décider de faire des choix et de s’en aller.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le rôle de la pandémie

Valérie Plante estime d’ailleurs que la pandémie a pu jouer un rôle dans les récents départs à Projet Montréal. Dans les derniers mois, la crise sanitaire a forcé la mairesse à retarder certains projets, comme le Plan climat, ce qui aurait créé des frictions au sein du parti au pouvoir.

«Ma préoccupation, depuis le début de la crise sanitaire, c’est que les Montréalais passent au travers. Donc, est-ce que ça veut dire qu’il y a des décisions qui ont été prises plus rapidement et différemment à cause de la COVID? Absolument. Mais moi, je suis la chef [de Projet Montréal], mais je suis d’abord et avant tout la mairesse de tous les Montréalais et les Montréalaises», soulève-t-elle.

Mme Plante a par ailleurs profité de cet entretien pour lancer une flèche à l’opposition qui, rappelle-t-elle, a perdu neuf élus depuis la dernière élection municipale. Aucun de ces départs n’a toutefois eu lieu en 2020.

«Il y a une grande différence entre ses départs [à Projet Montréal] et les nôtres», réplique le chef intérimaire d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, en entrevue à Métro. Il affirme que les élus qui ont quitté son parti depuis 2017 l’ont surtout fait pour sauter dans l’arène provinciale ou fédérale, comme cela a été le cas de l’actuelle ministre Chantal Rouleau et de la députée libérale Patricia Lattanzio.

D’autres élus, comme Cathy Wong et Marie-Josée Parent, sont pour leur part «allés à Projet Montréal» après s’être fait offrir «des postes importants au sein de l’administration», affirme M. Perez.

Manque de diversité

Actuellement, Projet Montréal compte très peu d’élus membres d’une minorité visible. Une situation à laquelle souhaite remédier le parti en présentant des candidats issus de la diversité dans des arrondissements gagnants pour le parti en vue de la prochaine élection municipale, en novembre 2021.

«Ça aussi, c’est un enjeu qui dérange dans la famille, laisse tomber Mme Plante. Parce qu’il faut qu’on évalue comment, comme parti, comme famille, on laisse de la place à de nouveaux membres.»

En vertu de nouvelles règles adoptées cet automne par Projet Montréal, les élus du parti qui souhaiteront briguer un nouveau mandat l’an prochain devront se soumettre à un processus d’investiture et pourraient faire face à d’autres aspirants candidats au même poste. Le parti espère ainsi donner plus de chances aux membres des minorités visibles de devenir candidats dans des secteurs clés.

«L’idée, c’est de pouvoir donner plus de place pour différents profils […] Encore une fois, ça dérange. Mais je pense que c’est la bonne chose à faire», conclut Mme Plante.

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