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Couvre-feu: «assez de place à l’intérieur» pour les sans-abris, selon Legault

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Le campement d'itinérants de la rue Notre-Dame a été démantelé en décembre. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le couvre-feu imposé par le gouvernement de François Legault confinera les Québécois à leur domicile de 20h à 5h. Pour les personnes qui n’en ont pas, de domicile, il y a «assez de places disponibles à l’intérieur», affirme le premier ministre.

C’est ce qu’a laissé entendre l’élu de la Coalition avenir Québec lors d’un point de presse à Montréal, mercredi. Quelques instants plus tôt, il avait annoncé des amendes de 1000$ à 6000$ pour les personnes qui se retrouveraient à l’extérieur de 20h à 5h.

«Avec le froid, on souhaite [que les sans-abris] soient à l’intérieur. Et il y a assez de places de disponibles», a soutenu M. Legault.

Des propos qui ont fait sursauter la directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Annie Savage. Son organisme avait demandé qu’une «amnistie» soit accordée aux personnes en situation d’itinérance le temps du couvre-feu.

«Il n’y a absolument pas assez de place. Il n’y a jamais eu assez de place. Pas non plus pendant la crise», s’est-elle insurgée en entrevue avec Métro.

«C’est une des grandes aberrations que j’ai entendues ce soir. Visiblement, M. Legault n’est pas à jour.» – Annie Savage, directrice du RAPSIM

Cet été, des centaines de tentes se sont accumulées en bordure de la rue Notre-Dame à Montréal. Les occupants du campement de fortune dénonçaient un manque de logements disponibles et accessibles dans la région métropolitaine.

Avant la pandémie, le taux d’inoccupation des logements à Montréal est descendu à son plus bas en quinze ans.

Un hôtel et des haltes-chaleur pour les sans-abris

Cet automne, Québec et Ottawa débloquaient 5 M$ afin de mettre sur pied 380 lits dans un hôtel du centre-ville. Pourtant plus tôt dans l’automne, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, évaluait qu’au moins 3000 personnes sans-abris se sont ajoutées au total montréalais durant la pandémie.

«Il n’y a clairement pas 6000 lits de disponibles», renchérit Annie Savage. L’ajout d’un couvre-feu l’inquiète pour les gens qui n’ont pas de toit, mais aussi pour les travailleurs de rue qui se retrouvent à l’extérieur tard le soir, constate-t-elle.

«Ça prend des outils qui vont permettre qu’on s’assure que les personnes en situation d’itinérance ne soient pas encore surjudiciarisées», poursuit-elle.

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