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Ligne bleue et REM: des risques de «dédoublement», selon Legault

Le premier ministre François Legault
Le premier ministre François Legault Photo: Paul Chiasson/La Presse canadienne

Plusieurs dizaines d’années après avoir été imaginé, le prolongement de la ligne bleue fait encore l’objet de questionnements à Québec. L’arrivée du REM dans l’Est pourrait rendre la vision actuelle du projet caduque, évoque même François Legault.

À la fin 2020, Québec et la Caisse de dépôt et placement confirmaient leur intention d’amener le Réseau express métropolitain dans l’Est et le Nord-Est de Montréal. Un projet qui «amène une réflexion sur la ligne bleue», a-t-il signifié jeudi lors d’un point de presse à Montréal.

«On ne veut pas dédoubler le service», a-t-il dit.

En matinée, le 98,5 rapportait que le gouvernement du Québec aurait exigé de la Ville de Montréal qu’elle retourne à la table à dessin dans le but d’«optimiser» le projet. L’échéancier actuel, prévu pour 2026, pourrait de nouveau être repoussé.

Toujours selon les informations de la station de radio privée, le gouvernement Legault aurait exigé de Montréal que le prolongement reste à l’intérieur des balises budgétaires, malgré une hausse des coûts de construction.

François Legault n’a pas pu confirmer ces informations, jeudi. «Tout est examiné. Il y a des défis, mais on continue à vouloir faire la ligne bleue», a-t-il précisé.

«Nécessaire»

Les propos du premier ministre, quoique préliminaires, ne rassurent pas le président de l’organisme Trajectoire Québec, François Pepin, qui craint de voir la ligne bleue balayée sous le tapis.

«Le projet le plus avancé pour l’instant, c’est celui de la ligne bleue. Ça fait presque quarante ans que les gens de l’Est l’attendent», a-t-il indiqué en entrevue avec Métro. Plus tôt en matinée, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait réitéré que le prolongement jusqu’à Anjou devait aller de l’avant.

«Je crois énormément en ce projet-là, il est nécessaire et je sais que c’est aussi la volonté du gouvernement du Québec», a-t-elle indiqué en marge d’un point de presse sur la relance du centre-ville.

La facture de la ligne bleue dans l’Est de Montréal s’élève à environ 4,5 G$. Après des années de tergiversation, la première pelletée de terre a eu lieu en septembre dernier.

«On va continuer le travail et s’assurer que l’on puisse offrir un service de qualité dans les coûts, dans l’enveloppe budgétaire qui nous a été accordée.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Or, il ne s’agit que de travaux de préparation. Les principales portions du chantier pourraient devoir attendre que Québec ait terminé l’expropriation des commerces et des domiciles situés le long du tracé. Et des propriétaires sont en cour pour les contester.

Le projet de loi 66 adopté par l’Assemblée nationale en décembre devrait permettre au gouvernement d’«accélérer» le processus d’expropriations en bordure du prolongement.

Des échos du tramway?

François Pepin s’inquiète de l’attitude du gouvernement Legault par rapport au projet de transport structurant. Ce n’est pas sans rappeler la saga du tramway de Québec, analyse-t-il.

«Complétons le réseau de métro, la fondation si on veut», lance le président de Trajectoire Québec.

En novembre dernier, après le dépôt d’un rapport du BAPE défavorable au tramway de la Ville de Québec, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait demandé au maire Régis Labeaume de revoir ses plans.

Le tramway avait effectivement été mis sur la glace, le temps que la Ville et le gouvernement s’entendent sur le tracé. Mercredi, après plusieurs mois d’échanges, le premier ministre et le maire de Québec ont annoncé publiquement en être venus à une entente.

– avec la collaboration de Zacharie Goudreault, Métro

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