COVID-19: éclosion au Centre de transport Anjou de la STM
Au moment où une éclosion est déclarée au Centre de transport Anjou, les employés et les agents de sécurité de la STM s’indignent de ne pas faire partie des groupes prioritaires pour la vaccination.
«Depuis le 29 mars, neuf cas d’employés infectés à la COVID-19 ont été déclarés au CT Anjou sur un total de 698 employés: un chauffeur et huit employés de l’entretien répartis sur trois quarts de travail», a indiqué Isabelle-Alice Tremblay des Affaires publiques de la STM.
Une clinique de dépistage a été déployée sur place aujourd’hui et la «fin des activités non essentielles» a été décrétée.
Cette situation montre que les employés de la STM devraient être considérés comme étant prioritaires pour la vaccination, selon les syndicats.
«C’est inacceptable. Bien des gens parmi les employés de soutien sont en contact direct avec la clientèle, comme les préposés en station qui s’occupent de la désinfection des lieux» – Gleason Frenette, président du syndicat.
De leur côté, les agents de sécurité font valoir qu’ils sont appelés à intervenir auprès de la clientèle en cas d’incidents et que le nombre d’interventions a augmenté malgré la pandémie, s’élevant à 31 000 interventions en 2020, comparativement à 26 000 en 2019.
«Il est absolument essentiel pour nous de recevoir ce vaccin dès maintenant», selon Kevin Grenier, président de la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM-CSN.
«Des endroits comme les abattoirs et les mines sont classés essentiels, et c’est bien tant mieux pour les employés qui y travaillent. Mais pourquoi le gouvernement refuse-t-il de nous vacciner alors que les raisons pour que nous le soyons crèvent les yeux?» – Gleason Frenette
«Il faut agir pour éviter des tragédies, comme cet agent de station membre chez nous qui est mort au début de 2021», enchaîne Gleason Frenette.
Le groupe prioritaire
Dans la liste du gouvernement des travailleurs assurant des services essentiels qui font l’objet du «groupe prioritaire 9» figurent:
- le personnel des écoles primaires et secondaires et des milieux de garde pour enfants (garderies, CPE, etc.);
- le personnel de la sécurité publique (pompiers, policiers, centres de détention, etc.);
- les travailleurs du milieu communautaire;
- les travailleurs étrangers temporaires du milieu agricole;
- le personnel des abattoirs et le personnel de secteurs miniers en région éloignée.
«Les personnes qui travaillent à la STM sont au front au quotidien pour participer à l’effort nécessaire afin d’assurer les déplacements en cette période de pandémie. Grâce à elles, les fameux anges gardiens, comme se plaisait à les nommer le premier ministre, peuvent aller travailler à combattre la COVID dans les hôpitaux. Ça n’a aucun sens qu’elles ne figurent pas sur la liste des travailleurs essentiels et qu’elles ne puissent recevoir le vaccin tout de suite!», a ajouté la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault.
Centre de transport d’Anjou
La STM recense à ce jour 600 cas d’infections à la COVID selon les chiffres du syndicat. Au centre de transport Anjou, une unité mobile de dépistage a été mise en place aujourd’hui de 13h30 à 18h30 en raison d’une «éclosion du variant», selon le syndicat. D’autres mesures ont été mises en place par la STM pour limiter la propagation, dont un questionnaire individuel à chaque employé dès son arrivée et l’installation d’un registre dans la salle de repos pour mieux gérer les isolements préventifs.
Par ailleurs, le temps de repas des employés a été réduit à 15 minutes pour limiter les moments sans port du masque. Les masques sont d’ailleurs obligatoires en tout temps sur tous les lieux de travail de la STM depuis plusieurs semaines.
«Comme à l’habitude dans de telles situations, nous avons fait les enquêtes requises pour connaître les personnes qui ont été en contact et nous avons mis en place toutes les mesures nécessaires pour désinfecter les lieux de travail et, ainsi, éviter la propagation», indique la STM.