Manif contre les mesures sanitaires: 34 constats d’infraction décernés
La manifestation contre les mesures sanitaires tenue samedi, près du Stade olympique, à Montréal, a réuni plusieurs milliers de personnes, mais n’a pas donné lieu à un déluge de contraventions de la part des policiers. Quelque 28 constats d’infractions ont été remis pour non-respect des mesures sanitaires telles la distanciation physique et le port du masque ainsi que six autres pour des infractions à des règlements municipaux.
Quatre personnes ont par ailleurs été arrêtées. Un policier a été blessé légèrement après avoir été atteint par un projectile. Neuf dossiers d’enquête ont été ouverts par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour des actes criminels commis lors de la manifestation tels que des méfaits, des voies de fait sur agent de police et entrave au travail des policiers.
«Somme toute, ça a bien été. La seule chose est que majoritairement, les gens ne portaient pas le masque et ne respectaient pas la distanciation sociale. Il se peut qu’il y ait des interrogations sur pourquoi seulement 28 billets d’infraction ont été émis, mais à un certain moment, on ne peut pas mettre des policiers en danger pour aller identifier des gens et émettre des constats», indique le porte-parole, Jean-Pierre Brabant.
Québec Debout
Co-porte-parole de Québec Debout, l’organisme hôte de la manifestation, Samuel Grenier se satisfait que l’événement s’est déroulé de façon «pacifique».
«Des gens se sont levés, pour la plupart, pour la première fois. Des gens qui sont arrivés de régions différentes avec des points de vue différents. Tous avaient le même message pour le gouvernement: «nous sommes tannés de souffrir». Les mesures font plus de dommages que le virus. On ne nie pas sa présence. Mais d’autres sociétés gèrent différemment et réussissent très bien. Peut-être que le Québec peut s’en inspirer», – Samuel Grenier, co-porte-parole de Québec Debout
Les mesures sanitaires ont augmenté les problématiques en santé mentale, selon ce dernier.
«Terriblement de monde sont en train de mourir par en dedans. Les consultations en santé mentale ont augmenté. Les prescriptions pour des pilules anti-stress aussi. On parle de dommages collatéraux irréversibles et qui sont énormes. Le suicide, on n’en revient pas», souligne M. Grenier.
Libre choix
Le but de la manifestation n’était toutefois pas de s’opposer pas à l’ensemble des mesures sanitaires mises en place, selon M. Grenier. Mais certaines propositions comme l’imposition d’un passeport vaccinal feraient consensus.
«Il y a des gens qui marchaient qui étaient pour les masques et d’autres, contre. Beaucoup sont pour avoir la liberté de le porter ou pas. Il y a des gens qui marchaient hier qui étaient vaccinés et d’autres pas. Il y avait des gens qui marchaient qui seront vaccinés prochainement et d’autres qui ne le seront jamais. Ce qui nous définissait dans la revendication hier, c’était le libre-choix pour chacun», explique-t-il.
François Legault
Lors d’un point de presse, dimanche après-midi, le premier ministre François Legault a réagi quant à la manifestation de samedi.
«Je peux comprendre que les gens soient tannés, qu’ils soient prêts à avoir plus de «libertés». Par contre, quand on demande aux gens de porter un masque, c’est d’abord pour protéger les autres. Je pense qu’il faut faire preuve d’un minimum de solidarité dans un contexte où ce virus est dangereux. On a eu plus de 10 000 décès depuis le début de la pandémie. On a un devoir de solidarité en société de respecter et protéger les autres», souligne-t-il.
Réunis près du Stade olympique, vers midi, samedi, les manifestants avaient ensuite marcher dans les rues avoisinantes avant de venir se rassembler à l’angle de rue Sherbrooke et du boulevard Pie-IX. Ce rassemblement s’est terminé vers 18h15 selon le SPVM.