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VPH: des voix s’élèvent pour que Québec remplace le test Pap, jugé dépassé

Puisque le test Pap présente un taux d’erreur pouvant aller jusqu’à 40%, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement du Québec de le remplacer par le test VPH, afin de mieux prévenir les cas de cancer du col de l’utérus

Le médecin de famille et coprésident de VPH Action Globale, Dr Marc Steben, ne comprend pas qu’on utilise encore un outil du 20e siècle, le test Pap, alors qu’on a accès à un outil du 21e siècle comme le test VPH pour détecter les souches à haut risque du virus.

Les organisations VPH Action Globale et la Coalition Priorité Cancer au Québec interpellent le gouvernement, qui continue d’utiliser le test Pap comme examen de première ligne.

Datant des années 1920, l’outil ne permet pas de diagnostiquer directement le virus du papillome humain (VPH), un virus à plusieurs souches qui est en grande partie responsable des cas de cancer du col de l’utérus. C’est qu’il n’est efficace qu’à 60% et qu’il est sujet à des erreurs humaines. En effet, un test Pap peut s’avérer normal alors que des cellules précancéreuses sont présentes.

Le test VPH, lui, est plus précis, puisqu’il permet de détecter la présence de VPH à 96,1%. 

Si on tarde à remplacer le test Pap au Québec, c’est en raison de son coût plus élevé, pense le Dr Steben. Toutefois, puisqu’il est plus efficace, les patientes pourraient y avoir recours moins souvent.

Une survivante du cancer témoigne

Le Dr Marc Steben pense que le Québec doit absolument moderniser sa stratégie de dépistage du VPH, au risque d’échapper des cas de cancers évitables, surtout dans un contexte de délestage à cause de la pandémie.

C’est ce qu’a failli vivre Natasha Lam, une survivante du cancer du col de l’utérus qui a obtenu son diagnostic après une décennie de résultats normaux aux tests Pap (pour Papanicolaou, le nom de l’inventeur du test).

La science dit que le test VPH est plus efficace pour détecter le cancer. En tant que patiente, j’aurais aimé avoir cette option au lieu du test Pap… 

Natasha Lam, survivante du cancer du col de l’utérus

La Montréalaise a dû consulter plusieurs médecins et persévérer pour finalement obtenir un bon diagnostic, car elle sentait que quelque chose n’allait pas. «En plus de vivre ce cauchemar qu’est le cancer, j’ai ressenti beaucoup de confusion et d’injustice. Je me demande encore comment cela a pu passer inaperçu tant de fois», explique-t-elle.

Natasha Lam désire maintenant faire part de son histoire pour qu’aucune autre personne avec un col de l’utérus ne vive la même situation qu’elle. «En termes de coût, le test VPH est meilleur que le test Pap, car on vise à éliminer complètement le cancer du col de l’utérus d’ici 2030. À long terme, c’est une économie de coût», fait-elle valoir.

Processus de dépistage efficace

Considérant que seulement 50% des personnes qui décèdent d’un cancer du col de l’utérus ont eu un dépistage régulier, Natasha Lam pense que le Québec doit implanter dès maintenant un processus de dépistage du VPH efficace. 

En plus de l’utilisation des tests VPH, cela comprendrait l’envoi de lettres de rappel de dépistage et de suivi, selon elle. «C’est une très bonne façon de se faire dépister, puisqu’on oublie toujours», ajoute Mme Lam.

Elle estime que le Québec pourrait être un précurseur au Canada dans la lutte au VPH. En combinant la vaccination contre le VPH à un programme de dépistage efficace, le cancer du col de l’utérus pourrait être le premier cancer éliminé au monde, plaide aussi VPH Action Globale.

Et en améliorant son processus de dépistage du VPH, le Québec participerait à l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’être sur la voie de l’élimination du cancer du col de l’utérus d’ici 2030.

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) vient de publier des recommandations pour l’implantation du test de détection des virus du papillome humain (test VPH) comme test de dépistage primaire.

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