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La vision architecturale du REM de l’Est dévoilée

Photo: Gracieuseté

Alors que le comité d’experts pour assurer l’intégration architecturale du REM de l’Est redoute une fracture urbaine, CDPQ Infra a dévoilé mercredi sa vision architecturale du projet. Une «structure affinée», mais toujours aérienne, et sur des structures en béton.

«On a développé une vision qui va au-delà du projet de transport, et qui inclut les aménagements urbains autour du REM. C’est le fruit de l’écoute et de la prise en considération des préoccupations qu’on a entendues dans la dernière année», assure la directrice des affaires publiques du REM de l’Est, Virginie Cousineau.

La vision architecturale intégrerait par ailleurs «plus de 80% des avis» du rapport-étape du comité d’experts rendu public mardi. Dans ce rapport, le comité stipule notamment que l’implantation de l’infrastructure aérienne du REM a «le potentiel de créer un effet de fracture entre les secteurs situés de part et d’autre du tracé».

Piliers de béton

Si le rapport d’experts priorisait plutôt une structure en acier, la structure du REM aérien présentée par CPDQ Infra serait faite de béton préfabriqué de couleur blanche.

Un choix de matériau qui permettrait, selon l’organisation, d’absorber les vibrations et de réduire le bruit dans l’environnement, tout en ayant un effet de «légèreté accrue».

Le tablier de la structure aurait été réduit à une largeur d’environ 9 mètres. La distance entre les colonnes pourrait aller «jusqu’à 50 mètres», réduisant «la perception de massivité». Celles-ci auraient des formes variées, notamment en V et en V inversés, pour créer «un mouvement dynamique» le long de la promenade.

Les piliers auraient des formes variées, notamment en V et en V inversés. Gracieuseté, CDPQ Infra

Les caténaires, qui permettent l’alimentation du REM en électricité, sont présentées comme une «composante» de l’arche arrondie de la coque, et sont disposées de part et d’autre des tabliers.

Des pièces de béton préfabriqué serviront à absorber les vibrations et à réduire le bruit. Un voile, dont la hauteur varierait selon les quartiers traversés, servira «d’écran architectural esthétique» et acoustique.

Réduire le nombre de voies sur René-Lévesque

CDPQ Infra propose également des aménagements et des places publiques le long du tracé aérien. Un total de 16 km de promenades sont ainsi envisagés.

Sur René-Lévesque, CDPQ Infra propose de réduire le nombre de voies routières pour «redonner l’espace aux citoyens et à la mobilité active».

Des aménagements près des zones de transition entre le tracé aérien et souterrain – le tracé étant sous terre entre la rue De Bleury et la station Robert-Bourassa – sont notamment prévus, comme une passerelle d’observation.

Plusieurs aménagements sont prévus au centre-ville. Gracieuseté, CDPQ-Infra

CDPQ Infra propose notamment d’aménager un «grand belvédère urbain, verdoyant, accessible universellement et adossé à une promenade conviviale pour les piétons et les cyclistes».

Le projet pourrait, selon CDPQ Infra, être «un levier» pour prolonger le Réseau express vélo (REV) sur 24 km, pour une «réappropriation des grandes artères» sécuritaire.

La balle dans le camp des parties prenantes

Maud Cohen, présidente du comité d’experts sur l’architecture et l’intégration urbaine du REM de l’Est, concède que CDPQ Infra a fait des améliorations au projet de base.

Elle ajoute cependant que «du travail reste à faire» pour bonifier le projet afin qu’il «devienne un projet intégré de redéveloppement urbain», qui permet une vie sous l’infrastructure.

Selon l’experte, une «gouvernance tripartite intégrée où tous les acteurs s’entendent» et collaborent sera essentielle pour éviter la fracture urbaine. Elle ajoute qu’il faut continuer le travail sur la structure, notamment en s’assurant que les caténaires soient optimales et que la qualité du béton coulé soit au rendez-vous.

La perte de l’interconnectivité du REM avec la ligne verte du métro dans Tétreaultville, si le tracé proposé sur l’axe Souligny est choisi, est aussi un enjeu qui préoccupe le comité d’experts, souligne Mme Cohen.

Pour sa part, Virginie Cousineau indique que si CDPQ Infra «est arrivé à une forme de maturité» pour le volet architectural, il appartiendra aux différentes parties prenantes de dire «si l’alignement est là pour entamer les prochaines étapes» et l’amener plus loin.

«On le répète: ce n’est pas à CDPQ Infra de décider si c’est le projet qui doit être réalisé. C’est aux parties prenantes de dire si elles aussi pensent que le projet répond aux besoins et mérite d’aller de l’avant.»

Le REM de l’Est doit compter 32 kilomètres de voies entre le centre-ville, Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord. Des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement au sujet du projet sont prévues au printemps. Les travaux de construction pourraient ensuite débuter en 2023, pour une mise en service en 2029.

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