Soutenez

Les papillons en liberté mis à nu

Photo: PapillonYves Provencher/Métro

Depuis environ un mois, plusieurs milliers de papillons provenant des quatre coins du monde volent dans l’Insectarium de Montréal pour le bonheur des visiteurs. Mais d’où viennent toutes ces espèces? Métro a visité les coulisses de l’événement Papillons en liberté, jeudi, et a suivi les étapes de vie de ces insectes qui fascinent et émerveillent.

1. Arrivage de chrysalides

Plus de 15 000 papillons de 75 espèces différentes seront relâchés dans la volière de l’Insectarium au cours de l’événement, qui dure dix semaines. Comme, en moyenne, ces papillons ont une durée de vie d’un mois, au cours d’une visite, vous pourrez en voir environ 1500.

Les chrysalides arrivent par avion environ deux fois par semaine de la Malaisie, du Kenya, des Philippines, de la Tanzanie, des États-Unis, du Costa Rica ou du Salvador. Certains viennent également du Canada. «Un arrivage, normalement, contient entre 200 et 300 chrysalides», précise Pierre Veilleux, technicien en entomologie pour l’Insectarium de Montréal. Lors du passage de Métro, un colis des Philippines venait d’arriver, la veille. Difficile de croire qu’il y a de la vie dans ces petits cocons bien cordés!

2. Accrochage

Après la réception des chrysalides, Pierre Veilleux doit rapidement accrocher les chrysalides sur des planches de cèdre ou des cartons pour que les chenilles puissent se transformer en papillon. Certains doivent être accrochés la tête en haut, d’autres, la tête en bas, selon la façon dont les papillons s’extirperont de leur cocon.

Les plaques sont ensuite transportées dans la pouponnière, où les chrysalides écloront. Elles sont dans de petits casiers, avec une température et une humidité contrôlées, pour reproduire les conditions de la jungle. C’est le laboratoire des entomologistes, où se côtoient papillons, mygales et autres insectes habitant peut-être vos cauchemars. Les chrysalides prennent en moyenne quatre ou cinq jours pour éclore. Une ou deux fois par jour, M. Veilleux recueille les papillons prêts à voler dans la pouponnière et les transporte dans la volière, au cœur de l’événement.

3. Papillon cobra

Certains papillons, comme le papillon cobra – le plus gros de l’exposition, il mesurera entre 15 et 25 cm une fois éclos – , vivent très peu longtemps. Ce papillon a une durée de vie d’environ une semaine; juste assez pour se reproduire!

4. Vivre (et mourir) en captivité

Il va sans dire que la volière n’étant pas le milieu de vie naturel du papillon, les vedettes de Papillons en liberté ne sont pas nécessairement dans leur élément. Certains vivent un peu moins longtemps qu’à leur habitude, puisqu’ils préfèrent les milieux ombragés aux conditions de la serre. Et il est clair que les papillons se fatiguent plus vite qu’à leur état naturel. «Vous allez approcher un papillon comme jamais vous n’allez être capable de le faire dans la nature», précise Pierre Veilleux.

Mais il ajoute que la captivité permet aux papillons d’échapper à la pression de la prédation. «Les papillons sont très sollicités dans la nature par les prédateurs. Et ils sont très vulnérables. C’est pour cette raison qu’ils ont développé toutes sortes de colorations et d’astuces pour leurrer leur prédateur.»

Certains ont par exemple des ocelles, sortes de cercles qui imitent des yeux, pour tromper leur prédateur sur l’endroit ou se trouve leur tête, ou pour les déstabiliser, simplement. Au fur et à mesure que les papillons meurent, les entomologistes doivent les récupérer et les congeler pendant 48 heures. Puis, ils doivent les faire incinérer, selon les normes d’agriculture Canada.

Ceux qui auront survécu à l’exposition devront malheureusement être éliminés.«Nous avons un permis pour opérer une volière à papillons, mais en dehors de la serre, Agriculture Canada considère ces insectes venant de partout au monde comme du matériel dangereux», affirme M. Veilleux.Il ajoute que, parfois, l’Insectarium essaie de les transmettre à une autre volière, quand l’ouverture et la fermeture des expositions concordent.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.