Éclosions de cas de COVID-19 dans les résidences de l’Université McGill
Les résidences de l’Université McGill sont aux prises avec des éclosions importantes de COVID-19. L’établissement manque de chambres pour isoler les personnes infectées, selon le Syndicat des employé.e.s occassionel.le.s de l’Université McGill (SEOUM), qui tire la sonnette d’alarme à ce sujet.
Au cours des trois dernières semaines, les infections sur le campus McGill ont plus que quintuplé pour atteindre au moins 143 cas actifs dans la dernière semaine. Or, selon le président du SEOUM, James Newman, ce chiffre pourrait bien être sous-estimé puisque ce ne sont pas tous les cas qui sont déclarés. «McGill connaît actuellement la pire éclosion de COVID-19 depuis le début de la pandémie», affirme-t-il.
Selon ses informations, un étudiant a même dû être hospitalisé en raison de la COVID-19.
Le président du SEOUM mentionne que des «Floor Fellows [responsables d’étage]», qui sont des étudiants-employés représentés par son syndicat, lui ont rapporté que des ailes entières de résidents étaient positives, mais ne s’isolaient pas pour autant. «Nous avons eu des problèmes concernant des étudiants qui continuent de vivre comme si de rien n’était. Ce n’est pas tout le monde qui déclare son test et ce n’est pas tout le monde qui obéit aux restrictions», dit M. Newman.
Le SEOUM manifestait justement devant l’université jeudi afin de dénoncer les conditions de travail de ces étudiants-employés.
En ce qui concerne le nombre de cas survenus dans les résidences, McGill n’est pas transparente avec nous sur les détails de l’endroit où se trouvent les infections et comment elles se sont produites. Nous avons donc dû faire nos propres traçages.
James Newman, président du SEOUM
Utilisation des espaces communs permise
Si la direction de l’Université McGill est au courant de la situation, elle ne fait rien pour y remédier, dénonce James Newman. L’épidémie est devenue si grave que McGill n’a plus assez de «chambres d’isolement» pour tous les étudiants déclarés positifs, notamment pour ceux vivant en colocation.
Dans un courriel envoyé mercredi soir, et dont Métro a obtenu une copie, l’établissement autorise désormais les étudiants infectés à aller dans des espaces communs.
«Vous pouvez récupérer vos plats à emporter dans la salle à manger et revenir manger dans votre chambre. […] Portez correctement deux masques de procédure et maintenez une distance de deux mètres avec les autres et désinfectez vos surfaces après chaque utilisation», indique-t-on.
En entrevue avec Métro, James Newman précise que des étudiants infectés peuvent aussi utiliser les salles de bain communes. «Les résidents étudiants atteints de la COVID-19 se tiennent dans les files d’attente et se brossent les dents juste à côté des étudiants qui n’ont pas encore été infectés. Cela a créé un grave danger pour les résidents étudiants et tous les employés qui travaillent dans les résidences de McGill», déplore-t-il.
L’utilisation de salles de bain communes avec des personnes positives à la COVID-19 est probablement la raison pour laquelle j’ai attrapé la COVID. Il est très difficile de se brosser les dents par exemple sans contaminer les surfaces.
Étudiant anonyme de McGill qui habite dans les résidences
Étudiants et employés «abandonnés»
Les responsables d’étage, des étudiants-employés représentés par le SEOUM, ont l’impression d’être «abandonnés» par la direction. «Plutôt que de créer des logements séparés, par exemple en louant des chambres d’hôtel, plutôt que de faire tout ce qui doit être fait pour nous garder en sécurité, [l’administration] lève essentiellement les mains en l’air et abandonne ses devoirs», déclare James Newman.
Appelée à réagir, l’administration de McGill confirme avoir révisé ses protocoles de COVID-19 pour les étudiants qui habitent dans les résidences à la suite de la recrudescence récente des cas de COVID-19 au Québec.
L’agente des relations avec les médias Claire Loewen indique que McGill a indiqué aux résidents, mercredi, de continuer à s’isoler dans leur chambre s’ils sont atteints de la COVID-19. «Advenant le cas où nos chambres d’auto-isolement atteignent leur pleine capacité, et afin d’accommoder tous les étudiants en résidence, une nouvelle chambre pourra être attribuée temporairement le cas échéant. Nous continuons de leur conseiller de signaler les résultats de test positifs au groupe de gestion des cas de McGill», ajoute-t-elle par courriel.