Grèves et grand rassemblement pour le climat aujourd’hui à Montréal
Les grèves étudiantes pour le climat sont de retour à Montréal. Des centaines de personnes sont attendues aujourd’hui à 14h au pied du Monument à sir George-Étienne Cartier, situé à l’ouest du parc Jeanne-Mance, pour la «Journée mondiale pour la justice climatique». L’événement se veut avant tout un rassemblement en solidarité avec les peuples des Premières Nations.
Même si l’on annonce de la pluie, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), qui organise le rassemblement, attend «une bonne gang de personnes».
D’autant plus qu’au moins une cinquantaine d’associations représentant plus de 73 000 étudiantes et étudiants du cégep et de l’université seront en grève.
Des étudiants des cégeps Saint-Laurent et du Vieux-Montréal ont créé des contingeants afin de se rendre au rassemblement ensemble. Quelques étudiants s’y sont joints.
Au moment d’écrire ces lignes, 900 personnes avaient indiqué sur Facebook qu’elles prévoyaient participer à l’événement.
Les vendredis pour le futur
De nombreux élèves du secondaire seront aussi parmi la foule. Élève à l’école alternative Le Vitrail dans Rosemont, Yuna Godefroid a l’intention de participer à l’événement. L’adolescente de 13 ans fait partie des personnes qui ont relancé le mouvement des grèves étudiantes pour le climat à Montréal.
En effet, depuis novembre dernier, elle est en grève chaque vendredi à la place Vauquelin, située devant l’hôtel de ville de Montréal. «Ça fait 13 vendredis que je fais la grève. À chaque fois, [je suis] avec un petit groupe de personnes. Ça a commencé juste dans mon école avec quatre ou cinq amis», explique-t-elle.
Yuna Godefroid explique que la grève est simplement le moyen de pression le plus accessible pour elle. «C’est la justice qui me motive. C’est quand même notre futur qui est en jeu et aussi celui des futures générations. Ce futur est aussi un présent pour plein d’autres gens», pense-t-elle.
Au fil du temps, Yuna s’est alliée au mouvement «Pour le futur mtl», qui fait partie de la CEVES et pour lequel elle est dorénavant co-porte-parole.
En solidarité avec les Autochtones
Des manifestations auront aussi lieu aujourd’hui dans les villes de Québec, de Sherbrooke et de Joliette. À Montréal, le rassemblement prendra plutôt la forme d’un «teach-in» en solidarité avec les peuples des Premières Nations, explique a porte-parole du CEVES Camille Fogelson-Ballard. «Il n’y a aucune justice climatique sans solidarité avec les Premiers Peuples. C’est des luttes intersectionnelles», déclare-t-elle.
À la place d’une marche, l’événement se veut un «rassemblement d’éducation populaire» durant lequel des personnes et groupes autochtones prendront la parole. Les manifestants resteront donc au pied du mont Royal, où seront également installés différents kiosques sur les luttes autochtones locales de Montréal.
«Notre but, c’est de donner une voix aux personnes autochtones. De faire un événement d’éducation, ça permet vraiment de mieux mettre ces voix-là en valeur à la place d’avoir plusieurs revendications», mentionne Camille Fogelson-Ballard.
Selon Yuna Godefroid, le fait d’organiser un «teach-in» au lieu d’une marche est l’occasion de faire les choses différemment. «Ça peut amener plus de monde parce que c’est différent. C’est vraiment pour se conscientiser et apprendre, donc c’est super cool!», dit-elle.
Dans une semaine, le vendredi 1er avril, une nouvelle manifestation est prévue à Montréal. Ce jour-là, au moins 30 000 étudiants seront en grève, mais d’autres votes sont encore prévus.