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La présence des dindons à Montréal causée par la COVID-19?

Dindon sauvage
Photo: iStock / Luc Pouliot

Au cours des derniers jours, plusieurs internautes ont signalé la présence de dindons sauvages à plusieurs endroits sur l’île de Montréal. Les résidents de Pointe-Claire, de Lachine et de Pointe-aux-Trembles ont été parmi ceux qui ont pu observer cette espèce d’oiseau dans leur secteur. 

Pour David Rodrigue, biologiste et directeur général du Zoo Ecomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, leur apparition dans les quartiers de Montréal est un phénomène intéressant. «Il y a eu un accroissement des populations dans les 10 dernières années, et ça a été assez fulgurant particulièrement dans les cinq dernières années. Il y a un certain nombre de raisons qui expliquent ça, notamment l’adoucissement des températures. Ça a eu un impact favorable pour eux en ce qui a trait à l’accès à la nourriture et au taux de survie pendant l’hiver», explique-t-il en soulignant qu’il s’agit d’une espèce «reproductivement fertile».

Bien qu’il arrive que ces oiseaux volent sur de très courtes distances, leur principal mode de déplacement est au sol. C’est là que le phénomène devient intéressant pour le biologiste. «On ne sait pas exactement quand ils ont traversé sur l’île de Montréal, mais ça semble être surtout au début de pandémie. Du moins, c’est à ce moment-là qu’on a commencé à en observer dans l’Est, puis leur présence a explosé depuis», décrit-il. 

«Comme [les dindons] ne volent pas beaucoup, il y a beaucoup moins de chances que leur entrée sur l’île de Montréal se soit faite par la voie des airs que par un pont de glace ou par un pont d’asphalte, poursuit-il. Il y a eu une grosse période pendant la première vague où il n’y avait à peu près pas de voiture sur les routes. À ce moment-là, on a vu dans la faune urbaine qu’il y avait moins de dérangement. Partout dans le monde, il y a eu beaucoup d’espèces qui se sont rapprochées des milieux urbains à ce moment-là.»

Comment se comporter?

Du côté de la Ville de Montréal, une page mise en ligne en janvier 2022 sur le site Web de la Ville précise que l’animal n’est généralement pas dangereux, mais que la coexistence peut être difficile avec l’humain en raison du caractère dominant de certains individus. «Le dindon peut par exemple pourchasser les humains et leur donner des coups de bec. Il peut même parfois s’en prendre aux voitures», peut-on y lire. M. Rodrigue précise que ce genre de comportement peut être observé particulièrement chez les mâles pendant la période de reproduction. «En général, ils ne chargeront pas les gens, c’est vraiment plus s’il y a une interaction forcée avec eux», dit-il. 

Ainsi, il est fortement déconseillé d’approcher les dindons si vous en croisez. Il est aussi recommandé de ne pas les nourrir et de réduire l’accès à la nourriture en fermant les bacs à ordures, à recyclage et à compost ainsi qu’en utilisant des modèles de mangeoires qui empêchent la dispersion des graines au sol. Il est d’ailleurs préconisé de retirer les mangeoires si un dindon se trouve dans votre secteur. De plus, si vous avez un potager, la Ville conseille d’y installer un filet afin d’empêcher les dindons sauvages d’aller s’y nourrir. «S’il y a une chose qui va créer des problématiques avec le dindon, tout comme avec le renard, le coyote ou le raton laveur, c’est si les gens commencent à les nourrir. La meilleure façon de tuer un animal sauvage, c’est de commencer à le nourrir parce qu’il risque de développer des comportements moins naturels et de trop s’habituer à l’humain», affirme le biologiste. 

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