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Nouveau Vic: Plante sommée de fouiller pour des restes humains

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L'ancien hôpital Royal Victoria, dans Ville-Marie. Photo: Josie Desmarais/Métro

Des survivants des expériences MK-Ultra de la CIA ayant eu lieu à l’Institut Allan Memorial, ainsi que leurs familles, demandent à la mairesse Valérie Plante comment elle compte procéder aux fouilles qui permettraient de vérifier si des restes humains se trouvent sur le site, alors que les travaux préparatoires du projet Nouveau Vic doivent y débuter d’ici la fin de l’année.

Ils demandent à la mairesse une rencontre avec son administration afin d’établir un plan pour confirmer l’examen du site et que les sépultures, s’il y a lieu, seront traitées avec respect.

Par la présente, nous vous prions d’élucider comment la Ville de Montréal et ses partenaires dans le cadre du Projet Nouveau Vic ont l’intention de confirmer, s’il y a lieu, l’existence de ces restes humains. Dans une telle éventualité, comment serons-nous assurés que les sépultures seront traitées avec le respect qui s’impose?

Extrait de la lettre adressée à la mairesse Plante

Dans les années 1950, l’Institut Allan Memorial de Montréal a été le lieu d’expérimentations menées par le psychiatre Donal Ewen Cameron, dans le cadre du programme de recherche MK-Ultra mené par la Central Intelligence Agency (CIA). Dans un contexte de guerre froide, les expériences du Dr Cameron visaient à tester des techniques mentales de contrôle à des fins militaires. Il souhaitait ainsi effacer la mémoire des individus et remplacer leur personnalité. Des séances d’électrochocs et de privation sensorielle de même que l’utilisation de substances telles que le LSD faisaient partie de l’arsenal du Dr Cameron à l’époque.

Le groupe de survivant.e.s et de familles de survivant.e.s a intenté une action collective. Elle vise l’Hôpital Royal Victoria, le Centre universitaire de santé McGill ainsi que le procureur général du Canada et des États-Unis. Leur objectif est d’obtenir justice et compensation pour les torts que le Dr Cameron leur a causés.

Les travaux approchent, sans fouilles

Les auteurs de la lettre exigent ainsi qu’aucune excavation n’ait lieu pour le projet Nouveau Vic avant que des recherches ne soient effectuées par des experts en archéologie. L’échéancier de l’Université McGill indique pourtant que des travaux préparatoires doivent avoir lieu en 2022. «Nous sommes frappés d’effroi par la possibilité que la construction du New Vic Project puisse procéder sans d’abord effectuer une investigation exhaustive et complète de la terre souterraine afin de vérifier s’il y a présence d’ossements humains», lit-on dans la lettre.

Un groupe de mères mohawks de Kahnawake craignent aussi que des travaux préparatoires au Nouveau Vic soient mis en branle sans fouilles. Dans une demande d’injonction déposée en Cour supérieure du Québec, elles allèguent aussi que des sépultures anonymes et des vestiges précoloniaux pourraient se trouver sur le site de l’ancien hôpital et de l’institut. L’audience doit avoir lieu le 26 octobre prochain. Les mères mohawks accusent McGill de vouloir commencer les travaux avant cette date.

Contactée par Métro, l’Université McGill dit ne pas avoir de date pour le début des travaux du projet Nouveau Vic.

De son côté, le cabinet de la mairesse explique être «extrêmement sensible» aux traumatismes qu’ont subis les victimes et leurs familles. Il explique qu’il est de «leur devoir» de traiter ce dossier avec «toute la sensibilité qui s’impose».

La lumière doit être faite sur la présence de sépultures sur le site du Royal Vic avant d’aller plus loin dans le projet de réaménagement. On s’engage à accompagner la SQI [Société québécoise des infrastructures] et l’Université McGill, qui sont responsables de l’aménagement du secteur, afin de faire preuve de diligence dans ce dossier.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante

Les mères mohawks affirment qu’elles mèneront elles-mêmes des fouilles sur le site du Nouveau Vic au moyen de géoradars et avec l’aide d’archéologues professionnels déjà mandatés. En septembre, elles comptent aussi tenir une cérémonie de condoléances sur le site.

En mai dernier, l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a rendu son rapport sur la requalification du site de l’ancien hôpital Royal Victoria. Parmi ses réserves, l’OCPM demande à la Ville de Montréal que «les sépultures potentielles ou précoloniales» se trouvant sur le site «soient traitées avec la déférence qui s’impose». Il lui demande aussi de rendre publique toute démarche en ce sens.

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