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Budget 2023: une «catastrophe financière» selon l’opposition

Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal, Aref Salem. Photo: Archives/Quentin Dufranne, Métro

L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal a qualifié le budget de Projet Montréal d’insensible et d’irresponsable à la suite de sa présentation ce matin par la mairesse Valérie Plante.

Dans un communiqué de presse, le cabinet d’Aref Salem estime qu’en cette période d’inflation, l’augmentation des taxes foncières de 4,1% pour les immeubles résidentiels est «un véritable coup dur» pour les Montréalais «qui répètent depuis des mois qu’ils n’ont plus la capacité d’en prendre plus».

Selon l’opposition officielle, il reviendrait plutôt à l’administration Plante de se serrer la ceinture.

«Quand ce n’est pas la faute de la pandémie, c’est la faute de l’inflation. La réalité, c’est que la confection d’un budget sera toujours soumise à des perturbations. Cela impose de faire des choix», a déclaré le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, Aref Salem.

En plus de critiquer les dépassements de coûts associés à certains projets d’envergure, comme la construction du Centre de transport Bellechasse, la restauration de l’hôtel de ville et le maintien de la station d’épuration des eaux usées Jean-R.-Marcotte, Ensemble Montréal réclame que l’administration centrale fasse davantage preuve de prudence et de rigueur, notamment en ce qui concerne l’embauche des employés municipaux et la gestion du déficit de 78 M$ dans le budget de la Société de transport de Montréal (STM).

Un «exercice d’équilibre assez formidable»

En mêlée de presse, la présidente du comité exécutif et responsable des finances, Dominique Ollivier, n’en démord pas: «C’est un budget équilibré et responsable.»

«Lorsqu’on était en campagne électorale, mon collègue Benoit Dorais avait sorti un cadre budgétaire qui montrait qu’on partait à moins 300 M$. Donc, c’est vraiment un exercice d’équilibre assez formidable que d’être capable de ne pas couper dans les services, d’investir dans les priorités des Montréalais tout en résorbant ce genre de défi budgétaire.»

Questionnée sur la capacité de la Ville à assumer les investissements de plus d’un milliard de dollars nécessaires au remplacement des incinérateurs de la station d’épuration des eaux usées Jean-R.-Marcotte et la construction d’une usine de désinfection à l’ozone, Dominique Ollivier assure qu’il n’y a pas de défis de gestion «trop grands» pour Montréal. «Ça nous force à mettre des priorités ou déplacer des priorités», a-t-elle mentionné. De nouvelles normes environnementales auraient justifié un tel financement.

«Ce sont de bonnes normes, mais qui posent un défi à l’ensemble des villes qui est absolument difficile à répondre, a-t-elle admis. C’est pour ça, entre autres, que les maires des dix grandes villes avaient demandé le Pacte vert et je pense qu’il faut qu’on revienne à la charge auprès du gouvernement du Québec pour que ce genre de dépenses soient mieux réparties.»

Un budget pour un contexte difficile

Du côté de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), son président et chef de la direction, Michel Leblanc, a salué le budget Plante-Ollivier par voie de communiqué.

La décision de limiter la hausse des taxes foncières à 2,9% pour l’immobilier non résidentiel est une excellente nouvelle dans un contexte difficile, notamment pour les PME montréalaises. C’est inférieur à la limite de 3% que nous réclamions. De même, la hausse de 4,1% pour les taxes du secteur résidentiel demeure bien en deçà du taux d’inflation de 6,4% au Québec, d’octobre 2021 à octobre 2022. Ce sont des gestes importants, alors que le fardeau fiscal des Montréalais est l’un des plus lourds sur le continent.

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Cependant, ces éloges n’empêchent pas M. Leblanc de formuler certaines critiques à l’égard du plan budgétaire. Le président de la CCMM souligne que la tarification des parcs de stationnement désavantagerait les entreprises montréalaises comparativement à celles du Grand Montréal, et recommande «absolument» à la Ville de «mieux investir et mieux dépenser, en ciblant ses actions dans ses champs de compétence».

En collaboration avec Quentin Dufranne.

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