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Logement: tous les indicateurs au rouge à un mois du 1er juillet

Photo: Nicolas Monet/Métro

Des groupes communautaires tirent une fois de plus la sonnette d’alarme à l’approche de la date fatidique du 1er juillet, alors que la crise du logement s’aggrave à Montréal. Les ménages à risque de se retrouver à la rue sont invités à faire appel le plus rapidement possible au service de référence de l’Office municipal de l’habitation de Montréal (OMHM).

L’année dernière au 1er juillet, 600 locataires n’avaient pas réussi à signer un nouveau bail et avaient bénéficié de services d’accompagnement au Québec, rappelle la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme. «On s’attend à ce que ces chiffres augmentent cette année», poursuit-elle.

«Il y a très peu de logements disponibles et les rares logements locatifs disponibles sont souvent hors de prix», souligne-t-elle. Les locataires forcés de déménager se retrouvent donc avec très peu d’options.

Le taux d’inoccupation sur l’île de Montréal a chuté à 2,3% en 2022, et à 1% pour les appartements considérés abordables, selon le dernier rapport de Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ce qui laisse présager un premier juillet particulièrement difficile, croit Véronique Laflamme.

En 2021, ce taux d’inoccupation était de 3.7%, supérieur au seuil d’équilibre du marché, situé autour de 3%. Malgré tout, 118 ménages se sont retrouvés sans logis sur l’île au 1er juillet, selon le FRAPRU.

Ce n’est pas juste une question de disponibilité, c’est une question de capacité de payer.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Les évictions à la hausse

Les évictions ont doublé à Montréal entre 2021 et 2022, selon le dernier rapport du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), publié en décembre dernier.

«Ce sont des chiffres conservateurs, parce que c’est seulement celles qui ont été signalées, explique le porte-parole du RCLALQ, Cédric Dussault. D’après les échos qu’on a, ça n’a pas reculé, bien au contraire.»

Le Regroupement a noté une augmentation fulgurante des expulsions pour non-paiement de loyers, en raison de la hausse jumelée des loyers et du coût de la vie. «C’est sûr que s’il y a une grosse augmentation des évictions de locataires dans un contexte où il y a peu de logements disponibles, il risque d’avoir beaucoup de monde qui vont chercher un logement», dénonce-t-il.

Il y a actuellement «un incitatif financier à évincer des locataires», selon le porte-parole. Notons qu’une personne qui a déménagé dans un 4 ½ à Montréal en 2022 a vu son loyer augmenté de 28% en moyenne, selon la SCHL.

L’hébergement temporaire, solution de dernier recours

Présentement, 13 personnes sont hébergées temporairement à l’hôtel par l’OMHM, ces dernières n’ayant pu trouver un nouveau logement avant la fin de leur bail.

Ce nombre devrait augmenter à l’approche du 1er juillet, bien qu’il ne soit pas possible pour l’OMHM prévoir avec exactitude l’ampleur de la demande, explique le directeur du service des communications l’OMHM, Mathieu Vachon. «Le gros de l’hébergement se fait dans la dernière [semaine] de juin et la première de juillet, car on héberge seulement en dernier recours, et tant que les gens ne sont pas déménagés», précise-t-il.

L’Office travaillera en amont pour trouver des logements permanents et éviter l’hébergement temporaire, qui n’est pas la solution idéale pour personne, souligne M. Vachon.

Même si la date du 1er juillet reçoit beaucoup d’attention politique et médiatique, la situation dans les semaines qui suivent est encore pire, note Cédric Dussault. Le soutien d’urgence diminue, mais le manque de logement persiste.

Rappelons que désormais, les ménages hébergés d’urgence devront payer une partie de leur logement s’ils ne se trouvent pas un nouvel appartement après 2 mois, en vertu de nouvelles mesures du gouvernement du Québec.

La situation dans laquelle on est c’est le résultat d’une négligence profonde de l’état sur la question du logement.

Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)

«Le problème ne se règlera pas à court terme», souligne la porte-parole du FRAPRU. On voit le 1er juillet être problématique depuis 4 ans à Montréal, mais il n’y a aucune mesure structurante qui est prise».

Une augmentation significative du financement de logements sociaux et davantage de réglementation pour limiter les évictions et les hausses excessives de loyers sont nécessaires pour enrayer la crise actuelle, aux dires du FRAPRU et du RCLALQ.

En attendant, «il faut absolument que les locataires qui craignent de ne pas trouver un logement se manifestent [en appelant au 311]», insiste Véronique Laflamme. «Plus tu te prends d’avance, plus c’est facile», abonde Mathieu Vachon.

Pour rejoindre le service de référence de l’OMHM, composer le 311

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