«La simplicité volontaire, ce n'est pas drabe»

En ces temps d’incertitude économique, mettre plus de sous de côté en rationalisant ses achats et en revoyant ses priorités est une option à envisager. Dans ce contexte, le Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV) invite, jeudi prochain, l’écosociologue Laure Waridel à venir partager son expérience.

Métro a rencontré la jeune femme, qui refuse d’être présentée comme un exemple à suivre, mais qui veut plutôt démontrer que simplicité volontaire ne rime pas forcément avec dogmatisme ou manque de confort.

Maison
Laure Waridel, Hugo Latulippe et leurs deux enfants sont propriétaires d’un confortable 5 ½ dans Rosemont. Ce qui frappe en entrant, c’est la chaleur de l’endroit. Rien de clinquant, mais beaucoup de meubles et de jouets en bois. «On a de la famille qui bricole», plaisante la jeune femme, qui ne se rappelle pas la dernière fois où elle a mis les pieds chez Ikea.

Le sofa du salon résume bien sa philosophie. Le vieux divan marron aurait pu terminer dans la rue. Mais on l’a recouvert d’une housse en tissu. Il a aussi retrouvé un certain confort grâce à deux énormes coussins rembourrés avec du crin de cheval récupéré dans un ancien matelas. Le tissu des coussins vient lui d’un voyage au Burkina-Faso.

Où : Les écocentres, le catalogue d’ÉcoRéno, les boutiques Renaissance…

Produits nettoyants
Sous l’évier, pas de produits toxiques. Le vinaigre blanc dégraisse et désinfecte. Il est idéal pour les vitres. Le bicarbonate de soude mélangé à l’eau a un côté abrasif qui permet de nettoyer pour pas cher cuisine et salle de bain. Sous l’évier, on trouve aussi des produits naturels en format de 10 litres (plus économique) pour la vaisselle et les planchers. «C’est clair que, pour les choses plus trash telles que le four, avec les produits écolos, ça prend une bonne brosse et plus d’huile de coude!» plaisante-t-elle.

Où : Coop de la Maison verte, les nettoyants Lemieux, les nettoyants Biovert…

Voiture
Hé oui, Laure Waridel a une voiture! Avec deux enfants en bas âge, leur vieux bazou leur permet de gagner bien du temps l’hiver. L’été, c’est le vélo qui est le véhicule principal. «Quand on reste à Montréal, on fait un plein environ toutes les six semaines», précise la jeune femme, qui milite pour que plus d’argent soit mis dans le transport en commun.

Où : Commun’auto

Loisirs
Les maisons de la culture offrent une foule de spectacles gratuits pour tous les âges, et les piscines publiques sont parfaites pour que les enfants se défoulent. L’été, la famille sous-loue son appart et part vivre à l’île Verte. Ils s’y sont construit une petite maison avec une éolienne et quatre panneaux solaires. «Au Québec, on a des endroits extraordinaires. Il y a des petits gîtes avec spa et une gastronomie florissante, si on veut se payer de petits luxes sans partir loin.»

Où : Aventure Écotourisme Québec – Echoway

Voisinage
Laure Waridel et ses voisins ont comme projet de verdir leur ruelle sur toute la largeur du pâté de maisons afin de permettre aux enfants de jouer en toute sécurité. «On s’est retrouvés une gang de parents, on a rencontré notre conseillère et déposé des demandes de subvention à la Soverdi et à Éco-Actions», explique l’écosociologue. Bloquer deux des accès à la ruelle, planter des arbres, retirer l’asphalte et installer des bancs coûterait environ 35 000 $. «Si toutes les ruelles étaient vertes, beaucoup de familles resteraient à Montréal.»

Alimentation
Les aliments du Québec et les paniers bio ont la priorité dans le frigo de Laure Waridel, car ils font tourner l’économie locale et évitent de consommer de grosses quantités de carburant pour les transporter. «Je déballe devant mon épicier (Pomme d’Api), les fruits et légumes vendus en barquette pour éviter les déchets non recyclables». La famille, qui partage un composteur avec leurs voisins du dessus, ne produit ainsi qu’un sac-poubelle de déchets par semaine, bien loin de la moyenne québécoise de 404 kg par année et par personne.

Où : Paniers bio d’Équi­terre ou Regroupement des cuisines collectives