Laval dit craindre la spéculation au bois de l'Équerre
Pourquoi ne pas dévoiler les intentions de conservation au bois de l’Équerre? Par crainte de la spéculation, répond le conseiller de Sainte-Rose.
Une vague de cynisme déferle à la Corporation pour la mise en valeur du bois de l’Équerre. En février, Laval livrait sa Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels, sans consultation. Rien, dans ce document, ne dévoile les visées précises de conservation de l’administration Vaillancourt.
«Ils n’ont jamais eu confiance», croit Denis Robillard, conseiller municipal de Sainte-Rose. Membre de la Corporation depuis sa création, il y a une douzaine d’années, le conseiller ne partage pas les vues de l’organisme.
Il faut d’abord s’entendre avec les propriétaires privés qui détiennent la moitié des 187 ha du boisé, fait-il valoir. Et mieux vaut être discret. «Sinon, il y a surenchère, et on se tire dans le pied», affirme M. Robillard. Le conseiller admet cependant que les propriétaires n’espèrent plus le même rendement sur leur investissement depuis la publication de la Politique.
«On a beau ne pas mettre cartes sur table, on connaît les propriétaires», soutient pour sa part le député libéral de Vimont, Vincent Auclair. Selon lui, la Corporation pourrait tirer profit du programme provincial Partenariat pour la nature, pour acquérir des lots avec la Ville de Laval.
Pour le moment, la municipalité est seule à faire des acquisitions, déplore Denis Robillard. Laval possède 91,4 ha, soit près de 50 % du bois de l’Équerre. Mais un titre de propriété n’est pas synonyme de conservation. Le déboisement récent a été réalisé en bonne partie sur des terrains de la Ville.