Le notaire Jean Gauthier à la Commission Charbonneau lundi

Le notaire Jean Gauthier, responsable du financement du PRO des Lavallois de l’ex-maire Gilles Vaillancourt, sera entendu lundi matin devant la Commission Charbonneau.

L’homme qui aura 75 ans le 24 juin, a été arrêté le 9 mai dans le cadre de l’opération «Honorer» de l’UPAC. Il est accusé notamment de fraude, de corruption et de blanchiment d’argent pour son rôle de «facilitateur» dans le système lavallois. «Il y a plein de choses que je nie, ce sont des messages énormes. Attendez mon témoignage à la commission», s’est-il défendu la semaine dernière dans une entrevue à Radio-Canada.

Clamer son innocence pourrait toutefois être une tâche ardue, vu les nombreux acteurs de la collusion lavalloise qui ont témoigné du rôle important qu’il a joué dans le financement occulte du parti de l’ex-maire Vaillancourt.

Jean Bertrand
Son ami, l’agent officiel du parti, Jean Bertrand, a affirmé sous serment qu’il lui a remis des enveloppes d’argent comptant et qu’il a payé pour la rénovation de ses escaliers. «Jean Gauthier me dit que l’argent venait des ingénieurs, a-t-il indiqué, ajoutant que M. Gauthier était «nerveux lorsqu’il l’a prévenu qu’il s’apprêtait à dire toute la vérité devant la commission».

Pierre Lambert
«À tous les événements, brunchs ou cocktails, [M. Gauthier] était toujours aux côtés de M. Vaillancourt et évidemment, je sentais qu’il avait son mot à dire et qu’il était important», a raconté Pierre Lambert.

L’avocat a remis à la Commission Charbonneau 721 920 $ des 2 M$ qu’il a entreposés à la demande de M. Gauthier. Ce dernier cherchait une personne «discrète» pour être dépositaire de la caisse occulte du PRO.

Il a aussi expliqué qu’il donnait souvent de l’argent à Jean Bertrand, mais que seul M. Gauthier pouvait autoriser les retraits d’argent. Ceux-ci ont eu lieu jusqu’en octobre.

Des entrepreneurs
Marc Gendron et Roger Desbois, de Tecuslt, ont tous deux raconté avoir collecté la ristourne des firmes d’ingénierie et avoir remis l’argent au notaire Jean Gauthier.

Le directeur général adjoint de la Ville, Jean Roberge, a pour sa part raconté qu’avant son saut dans la fonction publique, il lui a versé entre 16 000 $ et 18 000 $ pour assurer une part de marché à sa firme.

Enfin, l’ingénieur Bahjat Ashkar a affirmé avoir apporté des dons politiques en chèques au notaire Gauthier. «Tout le monde avait dit : il faut contribuer à la caisse électorale», a-t-il lancé.