Un an plus tard, quelles améliorations pour Turcot?
En novembre 2010, lors du dévoilement du projet de reconstruction du complexe Turcot, le ministre des Transports d’alors, Sam Hamad, avait soutenu qu’il se donnait une année pour bonifier le projet. Qualifié de «compromis» par le maire de Montréal, Gérald Tremblay, le projet Turcot n’aurait depuis que très peu évolué.
«On dirait que la stratégie du gouvernement c’est de faire croire que le projet final a déjà été présenté, que rien ne peut plus changer et qu’il ne sert à rien de demander des améliorations», a déploré Shannon Franssen, porte-parole de Mobilisation Turcot.
Le regroupement, qui réclame depuis des années une réduction de la capacité automobile de l’échangeur Turcot, des voies réservées au transport collectif et le désenclavement des quartiers Saint-Henri et Côte-Saint-Paul, déplore que la majorité de ses demandes soient restées lettres mortes.
«Le gouvernement a ajouté, en guise de mesures de mitigations, des voies réservées, a indiqué Mme Franssen. Mais ce n’est pas ce qu’on appelle une augmentation importante de l’offre de service en transport collectif. C’est sûr que ça va aider pendant la période des travaux, mais on doute que ça permette, à terme, un transfert modal vers le transport collectif.»
En terme de désenclavement, Mobilisation Turcot se montre aussi très sceptique face aux propositions du ministère des Transports du Québec (MTQ).
«Selon ce qu’on voit du projet, la situation sera pire après la reconstruction, a affirmé Shannon Franssen. Par exemple, le MTQ prévoit construire un tunnel de 68 pieds sous l’autoroute pour permettre aux gens de sortir de Saint-Henri. Ça ne donnera pas envie de traverser de l’autre côté. En plus, le ministère a choisi de construire des murs de béton qui pourraient atteindre 50 pieds de hauteur le long de l’autoroute. Le résultat, c’est que les gens du quartier verront tous les jours un énorme mur de béton.»
Le choix du mode conception-construction retenu par Québec pour la réalisation du projet Turcot inquiète aussi Mobilisation Turcot. Ce mode de construction, qui avait précédemment été retenu pour la construction du pont Champlain, prévoit que l’entreprise retenue assume financièrement les coûts du projet jusqu’à la fin des travaux.
«Il y a de grandes questions qui se posent, a soutenu Mme Franssen. L’entreprise qui sera choisie aura des incitatifs pour faire un projet le moins coûteux possible puisqu’elle sera payée, à la fin des travaux, le montant qui avait été prévu au contrat peu importe ce que ça lui aura coûté en bout de ligne. Et puisque cette compagnie ne sera pas responsable de l’entretien de la structure, peut-être qu’elle ne se forcera pas pour offrir un projet de qualité.»
Le MTQ n’a pas été en mesure de préciser, mercredi, les bonifications qui ont été apportées au projet Turcot.