21 infrastructures dans un état critique
Si l’inspection annuelle des infrastructures montréalaises permet d’observer une légère amélioration globale du réseau, 21 structures nécessitent encore une intervention rapide.
Le responsable des Infrastructures à la Ville de Montréal, Lionel Perez, a tenu à préciser qu’aucune des 21 structures ne représentent un danger pour la sécurité. «Si nous avons un quelconque doute pour la sécurité des usagers, nous fermons la structure», a-t-il affirmé, jeudi. Lors d’un point de presse, l’élu a présenté le bilan 2013 des quelque 588 ponts, tunnels et viaducs de l’île montréalaise.
M. Perez a assuré que les 21 infrastructures les plus détériorées, dans la catégorie 1 ou «état critique», font l’objet d’un plan de réfection qui sera rapidement déployé. Au palmarès des structures détériorées, on retrouve le pont d’étagement Rockland, ainsi que le tunnel Wellington et la passerelle Barr, au-dessus de l’autoroute 520.
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Selon les données, il est possible de constater que l’état de 24 structures a été amélioré, tandis que 19 infrastructures ont vu leur état se détériorer. Pour rectifier la situation, l’administration Coderre compte investir 188M$ sur un horizon 2014-2017. En plus des travaux de mise à niveau, la Ville adoptera une nouvelle pratique de sécurisation hivernale, en plus de procéder à l’embauche de sept nouveaux experts (ingénieurs et techniciens) pour augmenter l’expertise interne.
À l’opposition officielle, l’élu de Projet Montréal, Peter McQueen, s’explique mal que la Ville n’investisse cette année que 13M$. «Les experts disent qu’il faudrait au moins 45M$ par année pour remettre les structures à niveau, 13M$ c’est totalement insuffisant», lance-t-il.
La destruction du pont Rockland réclamée
Le pont d’étagement Rockland, qui arrive au premier rang des infrastructures de la métropole les plus détériorées, devrait être reconstruit selon Projet Montréal.
«Ils ont fait des travaux l’an dernier, ils en font encore cette année, ça va coûter 10M$… Et tout ça pour prolonger de 15 ans la vie de cette structure», déplore Peter McQueen, conseiller de ville pour Projet Montréal. Selon lui, il serait plus logique de détruire l’infrastructure construite en 1966, pour en bâtir une nouvelle qui pourrait être mieux adaptée aux besoins du futur campus Outremont de l’Université de Montréal. «Le pont pourrait être plus court, et avoir un trottoir plus large et une piste cyclable», suggère l’élu.
De son côté, l’administration justifie son choix de réfection en disant qu’il repose «sur la nécessité de maintenir la structure fonctionnelle compte tenu de l’importance de ce lien de transport». «Le pont Rockland est une priorité et nous entamons une réfection majeure dans les prochaines semaines», a précisé M. Perez, ajoutant du même souffle qu’il emprunte régulièrement cette structure et ne se sent «aucunement» inquiet.
Le pont Rockland a une «cote de détérioration» de 276, soit presque le double de l’an dernier. À titre de comparaison, les deux autres structures ayant les côtés de détérioration les plus élevées sont le tunnel Wellington, avec 166, et la passerelle de la rue Barr, au-dessus de l’autoroute 520, avec 155.