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Le ministre Bolduc veut «un plan de match» spécialement pour la CSDM

Photo: Archives Métro

Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, portera une attention particulière à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), dont les inscriptions sont en hausse et les espaces disponibles sont en baisse. Il entend pour ce faire élaborer «un plan de match» spécialement pour l’organisation montréalaise «au cours des prochaines semaines».

«La CSDM est aux prises avec des problèmes uniques, a déclaré mardi l’attaché de presse de M. Bolduc, Marie-Ève Bédard à Métro. Le manque d’espace préoccupe le ministre. Les moisissures aussi parce qu’on devra rénover plusieurs bâtiments tout en faisant face à une augmentation de la clientèle.»

Les défis en lien avec la pauvreté et l’immigration auxquels la CSDM est confronté ont aussi été évoqués par l’attachée de presse du ministre.

Avant d’entreprendre quoi que ce soit, M. Bolduc attendra que son collègue ministre des Finances, Carlos Leitao, dépose son premier budget. Après quoi, il rencontrera de nouveau les dirigeants de la CSDM.

«Sur la question des moisissures, on a déjà indiqué qu’on souhaitait réinvestir dans nos infrastructures, a dit Marie-Ève Bédard. Donc, on devrait être en mesure de dégager une marge de manœuvre pour aider la CSDM.»

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En vue de la prochaine rentrée scolaire, la CSDM doit créer 88 classes de préscolaire et de primaire de plus pour accueillir les enfants nés pendant le mini-bébé-boum des années 2000, ceux issus de l’immigration, ainsi que les petits dont les parents se sont établis dans les nouveaux quartiers montréalais.

La présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, a lancé un cri d’alarme lundi pour demander au gouvernement de Philippe Couillard d’épargner son organisation scolaire dans son premier budget. Elle a souligné que 80% des écoles de la CSDM sont aux prises avec des problèmes de surpopulation, ce qui les oblige dans certains cas à convertir des bibliothèques ou des locaux de services de garde en salles de classe. En parallèle, des travaux ont été lancés dans des écoles où la qualité de l’air est douteuse et où les besoins d’espace sont criants. Vingt-sept projets d’agrandissement sont présentement en chantier.

Pascale Grignon, qui est membre du conseil d’établissement de l’école Saint-Jean-de-Brébeuf, s’inquiète des conditions dans lesquels son fils évoluera. Quatre nouvelles classes doivent être ajoutées dans l’école du quartier Rosemont à la rentrée, ce qui fait que les locaux d’art dramatique, d’arts plastiques et d’anglais seront sacrifiés, de même qu’un local du service de garde.

«Je serais curieuse de voir comment un adulte supporterait la vie dans une école», a lancé Mme Grignon. Elle a expliqué que les élèves devront demeurer dans le même local pour suivre leurs cours, manger à l’heure du dîner et participer aux activités du service de garde. En plus, ils devront partager le gymnase avec un autre groupe pendant les cours d’activités physiques, ce qui limite selon Mme Grignon leur liberté de mouvement. «Un moment donné, les élèves ont besoin de changer d’air et ils pourront beaucoup moins le faire, a-t-elle dit. Les élèves ayant des difficultés en souffriront beaucoup plus.»

Même son de cloche du côté de l’Alliance des professeurs. «C’est un cauchemar, a mentionné la vice-présidente du syndicat, Frédérique Lecourt. On va accueillir les enfants n’importe comment et les enseignants vont travailler dans des conditions dramatiques. Certains devront se promener de classe en classe avec leur matériel scolaire sur un petit chariot.»

L’alliance a déjà proposé d’avoir recours à des unités préfabriquées pour les écoles remplies à pleine capacité. Elle souhaite que la Commission scolaire English-Montréal laisser la CSDM utiliser ses locaux vacants dans l’école Nesbitt du quartier Rosemont. Cette suggestion plaît à la présidente de la CSDM. «Dans un contexte d’austérité, tout le monde doit faire sa part, a fait savoir Catherine Harel-Bourdon. Si les commissions scolaires anglophones voient une baisse du nombre d’élèves, il faudra nécessairement que le gouvernement du Québec regarde pour nous octroyer les espaces.»

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