La Ville règlementera sur les salons de massage à l’automne

La Ville de Montréal compte présenter sa position sur l’encadrement des salons de massage au début de l’automne.
Anie Samson, responsable de la sécurité publique au comité exécutif, affirme être en grande réflexion avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), la cour municipale, des fonctionnaires et des organismes communautaires pour définir les meilleurs moyens de contrôler les salons de massage, «la nouvelle tendance en matière de prostitution», selon Mme Samson. Une règlementation sera ensuite développée en collaboration avec les arrondissements.
Le projet de loi fédéral encadrant la prostitution, qui criminalise notamment les clients et ceux qui profitent de la prostitution d’autres personnes, risque d’imposer des contraintes peu désirées à Mme Samson. «Opérer un endroit où des services sexuels sont offerts pourrait devenir illégal, a fait remarquer l’élue municipale. Mais si on ferme les salons de massage, le problème va être transféré ailleurs et on va avoir moins de contrôle sur ce qui se passe. Ça va se faire plus en cachette, plus sur internet, les filles vont être moins protégées et elles vont vivre plus de violence.»
Mme Samson a estimé qu’il serait plus difficile d’élaborer une politique satisfaisante dans le contexte de ce projet de loi. «C’est certain qu’on va respecter la loi», a-t-elle ajouté. Elle n’exclut pas de déposer un mémoire présentant la position de la Ville dans le cadre de l’étude du projet de loi.
La protection des victimes de l’exploitation sexuelle est une priorité du plan d’action directeur sur la prostitution 2014-2016 du SPVM. Le comité exécutif de la Ville de Montréal a d’ailleurs autorisé le transfert d’une subvention de 84 700$ au SPVM pour la 2e année d’un programme de recherche sur l’exploitation sexuelle et le recrutement chez les jeunes par les gangs de rue.
Le SPVM affirme toutefois que le projet de loi fédéral n’aura aucun impact sur leurs opérations tant qu’il n’est pas adopté. «Les priorités qu’on s’est données, notamment à l’égard de la violence faite aux femmes et de l’exploitation des mineurs, ne changent pas», a exprimé Johanne Paquin, inspecteure chef au SPVM.