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Police et jeunes: une course pour se rapprocher à Montréal-Nord

À l'initiative de ce projet, l'agent Gallo Carmine donne le ton de cette séance. Photo: Romain Schué / TC Média

Depuis novembre dernier, une trentaine d’élèves de trois écoles de Montréal-Nord courent chaque jeudi avec des policiers du PDQ 39. TC Media a assisté à l’une de leur séance, pleine de surprise pour des adolescents étonnés par une telle proximité avec les forces de l’ordre.

«Je n’avais pas une très belle image de la police, sourit Nadjib, 16 ans. Ma mère a eu plusieurs contraventions et se plaignait souvent d’eux. Beaucoup ont des préjugés, notamment à l’école. Mais j’avoue, c’est vraiment cool de courir avec eux. On apprend à les connaître.»

Comme Nadjib, pensionnaire de l’école Henri-Bourassa, de nombreux jeunes se disent agréablement surpris par cette initiative qu’ils ont découverte avec une petite appréhension.

«Au début j’étais hésitant, avoue Renco, 19 ans, scolarisé à Calixa-Lavallée. Je ne voulais pas trop courir, je trouvais ça fatiguant et je ne m’attendais pas à les voir ainsi, habillés comme nous, avec des vêtements de course. Mais c’est vraiment une belle expérience.»

Tous les jeudis, une trentaine de jeunes de trois écoles de Montréal-Nord court avec les policiers du PDQ 39.
Tous les jeudis, une trentaine de jeunes de trois écoles de Montréal-Nord courent avec les policiers du PDQ 39.

Souhaitée par les patrouilleurs à pied du poste de quartier de l’arrondissement, cette sortie hebdomadaire d’environ 5 km dans les rues de Montréal-Nord a l’objectif de «créer une belle cohésion entre les jeunes», selon l’agent Gallo Carmine.

À l’origine de cette expérience, Gallo Carmine a des objectifs ambitieux. «On mélange des jeunes qui aiment la course à pied, d’autres qui ont des difficultés scolaires et certains qui ont commis des délits mineurs. L’idée, c’est de les pousser à atteindre un objectif ensemble.»

«En enlevant l’uniforme, on veut créer des liens significatifs, explique le commandant Jonathan Martel avant de prendre part lui-aussi à la séance de course. Les jeunes peuvent développer leur confiance en eux, s’habituer à une vie saine, se soutenir et s’entraider.»

Les 36 élèves participant à ce projet devraient prendre part en mai à la course au flambeau des policiers avant pour les volontaires de tester leur foulée aux courses d’Ottawa, à la fin mai.

Nadjib, 16 ans, a changé d'avis sur la police depuis le début de cette initiative.
Nadjib, 16 ans, a changé d’avis sur la police depuis le début de cette initiative.

Ce qu’ils ont dit

«La majorité des jeunes pense toujours du mal d’eux. Mais on se rend compte que la police ne sert pas qu’à donner des amendes et nous arrêter», Rosy, 16 ans, école Calixa-Lavallée.

«Parfois, certains ont peur des policiers. Ce projet est très intéressant car ils peuvent se rapprocher les uns des autres. C’est super pour les élèves qui bénéficient même d’une heure supplémentaire de sport», Nicolas Rafael, professeur d’anglais à Lester B. Person, encadrant lors de cette sortie.

«Ce ne sont pas juste des personnes avec des uniformes, ils servent à la communauté. J’ai découvert des gens gentils, très aimables et je vais même leur serrer la main le week-end quand je les croise dans des parcs», Nadjib, 16 ans, école Henri-Bourassa.

«Je suis vraiment surpris, je n’imaginais pas ce rapport avec la police. Il y a une très bonne connexion. Franchement, j’aimerais devenir policier», Marco, 14 ans, école Lester B. Person.

«On a Montréal-Nord tatoué sur le cœur, on a une fibre pour ce quartier. On veut faire tomber une barrière. Beaucoup pensent qu’on est des surhommes, qu’on est inaccessibles», agent Alain Clément.

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