Tests nocturnes d’alarme d’incendie à Montréal-Trudeau
Des résidents de Dorval ont été réveillés en pleine nuit, tôt mercredi, alors qu’Aéroports de Montréal (ADM) a procédé à des essais d’alarme d’incendie, sans préavis.
«Ça a duré une dizaine de minutes chaque fois. C’était comme une alarme de voiture, mais beaucoup plus fort», raconte Lori Spicer, une voisine de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, dérangée à deux reprises, vers 1h et 2h.
La résidente a songé contacter les policiers pour cette alarme qui retentissait pour la première fois selon elle. «Je me suis ravisée. Ce n’était pas inquiétant puisque ça ne ressemblait pas à une sirène d’alerte». Ces dernières servent à avertir la population d’un accident majeur potentiellement dangereux, mais aucune ne se trouve à Dorval.
Une ancienne employée de l’aéroport, qui habite face au lac Saint-Louis, ignore la source de cette intense pulsation assourdissante. «Ce ne pouvait être aucun des véhicules d’urgence, c’était beaucoup trop fort pour ça», soutient Mary-Ellen Swayne.
Situation exceptionnelle
ADM affirme que ces tests d’alarme d’incendie étaient nécessaires pour répondre aux normes de sécurité de Transports Canada, dans le cadre de travaux de réaménagement des installations du terminal international.
Le prolongement de la jetée, dont l’inauguration est prévue le 12 mai, ajoutera six nouvelles portes d’embarquement.
Le volume de cette alarme, qui ne concerne que les bâtiments de l’aérogare, doit être suffisamment élevé pour être entendue sur les pistes.
Les essais ont été faits en pleine nuit pour éviter l’évacuation de centaines de voyageurs qui transitent dans le terminal durant la journée. «C’était exceptionnel. Les tests ont été concluants et il n’y en aura pas d’autres», soutient la porte-parole ADM, Stéphanie Lepage.
Aucune communication n’avait été transmise au préalable pour avertir les citoyens de l’alarme incendie. Une façon de faire «irrespectueuse», selon Raymond Prince, directeur du groupe citoyen les Pollués de Montréal-Trudeau. Il s’agit pour lui d’une autre preuve qu’ADM gère ses activités sans se soucier du bien-être de la population.
M. Prince demande depuis plusieurs années à ADM d’observer un couvre-feu durant la nuit afin de réduire le bruit aux abords de l’aéroport. «Des milliers de personnes à Montréal sont dérangées», ajoute-t-il.
La dernière alarme incendie remonte à octobre, alors qu’une partie du terminal a été évacuée par mesure préventive en raison de fumée qui se dégageait des travaux à la nouvelle jetée.