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Montréal, un «paradoxe» économique, selon l’OCDE

Photo: Jeff Yates/Métro

Même si Montréal est la septième métropole étudiante mondiale, elle peine à fournir à ses entreprises une main-d’oeuvre qualifiée, selon un rapport publié mardi par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

C’est un des «paradoxes» montréalais qu’a soulevés le secrétaire générale de l’OCDE, Angel Gurria, qui était de passage mardi à l’hôtel de ville pour remettre le rapport au maire, Denis Coderre.

Autre paradoxe: la métropole connaît un problème de surqualification de la main-d’oeuvre, en même temps que son offre de main-d’oeuvre qualifiée est insuffisante.

Selon M. Gurria, Montréal a plusieurs «atouts» intéressants, mais n’a pas su en tirer profit au cours des dernières années. Résultat: la productivité de ses travailleurs n’a augmenté que de 0,1% par année entre 2000 et 2012.

«Normalement, la partie la plus difficile, c’est de créer le talent, mais à Montréal, vous avez cet atout, a déclaré en point de presse M. Gurria, citant les universités montréalaises, mais aussi le potentiel d’innovation de la métropole, entre autres dans les secteurs du jeu vidéo et de l’aérospatiale. Montréal n’a pas réussi à transformer ses atouts en productivité.»

Il existe un décalage entre les besoins des entreprises et les programmes de formations offerts, d’après lui.

Le maire Coderre a accueilli favorablement le rapport, en dépit des «lacunes» qui y sont mis en évidence. «Ce rapport sans complaisances fait état des défis propres à Montréal sur lesquels nous devrons réagir, a affirmé le maire lors du point de presse. Il souligne sans ambiguïté le grand potentiel de développement de Montréal qui reste à exploiter. C’est vraiment pour moi un excellente nouvelle.»

Pour le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, le «paradoxe» montréalais s’explique entre autres par des raisons historiques. «Il y a un héritage historique qui se corrige, mais pas assez vite, a-t-il affirmé. Ça donne ce paradoxe où on a des institutions fortes qui accueillent des étudiants étrangers de très haut calibre, mais en même temps notre population est lente à se scolariser.»

L’économiste de Montréal international Christian Bernard ne se dit pas surpris du contenu du rapport de l’OCDE. «On n’a pas le poids du nombre à Montréal. La tendance démographique joue contre nous, donc, si on veut être en mesure de soutenir le développement de nos entreprises et de notre économie, il faut absolument trouver des façons d’élargir notre bassin de talent», juge-t-il. Selon lui, Montréal doit réussir à attirer et garder plus d’étudiants étrangers et de travailleurs temporaires qualifiés.

Intégration difficile

Selon le rapport, le taux de diplomation des nouveaux arrivants (49%) est de plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble des Montréalais (23%).

Pourtant, le taux de chômage des immigrants (12,2%) est aussi deux fois plus élevé que la moyenne montréalaise (6,6%).

Selon Angel Gurria, il y a là preuve que Montréal peine à intégrer ses nouveaux arrivants au marché du travail.

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