1,5 milliard d'oiseaux disparus d'Amérique du Nord
Les Nord-Américains ont perdu en quelques décennies les chants d’un milliard et demi d’oiseaux, selon le plus récent recensement.
Les données recueillies par les gouvernements, les universités et des agences environnementales révèlent aussi que 86 espèces d’oiseaux — dont de célèbres chanteurs comme la paruline du Canada ou le gros-bec errant, jadis très courants — sont aujourd’hui menacés par une population déclinante, la destruction de leur habitat naturel et les changements climatiques.
Ce nouveau rapport constitue la plus vaste enquête jamais menée sur les populations d’oiseaux en Amérique du Nord — et partant sur la santé des espèces. Le constat est pessimiste: s’il y a encore beaucoup d’oiseaux dans le ciel, ils sont beaucoup moins nombreux qu’auparavant.
La population de harfangs des neiges, emblème aviaire du Québec, a par exemple baissé de 64 pour cent depuis 1970 en Amérique du Nord. La population de gros-becs errants a chuté de 92 pour cent, celle de la paruline du Canada, de 63 pour cent.
Et cette tendance ne fait que s’accentuer. Sur 86 espèces, 22 ont déjà perdu au moins la moitié de leur population depuis 1970, et si la tendance se maintient, elles pourraient perdre encore 50 pour cent de leurs individus d’ici 40 ans. Pour au moins six espèces, cette «demi-vie» ne serait plus que de 20 ans, tout au plus.
Les «coupables» sont connus: l’expansion de l’agriculture, qui perturbe l’habitat des oiseaux de prairies, l’utilisation de pesticides, la déforestation — voire les chats domestiques, qui tueraient plus de 2 milliards d’oiseaux chaque année en Amérique du Nord.