Donc, je ne sais rien
C’était en mai 1999. J’étais alors recherchiste pour une émission de société à la télé. En préparant un dossier sur les victimes du cancer, il m’avait fallu parler à un médecin. Au fil de la conversation, je lui avais confié que mon beau-père – un homme qui était en pleine forme au moment où on lui avait appris qu’il était malheureusement atteint de cette maladie – avait vu sa condition physique se détériorer à la vitesse grand V dès qu’il avait entrepris un traitement de chimiothérapie. En fait, j’avais essayé de comprendre comment un homme dans la soixantaine qui jouait encore régulièrement au tennis était devenu, en quelques semaines à peine, un malade qui avait de la misère à se tenir debout et qui déboulait les escaliers. Oh, la gaffe… Vous auriez dû entendre la réplique du doc… L’équivalent d’un char et demi de merde, bien mesuré.
J’étais allé exactement là où il ne fallait pas. Pourtant, je ne lui avais pas dit que ce traitement n’aurait pas dû exister et que plus personne n’aurait dû le recevoir. Je m’étais seulement contenté de lui raconter ce que qui s’était passé, là, sous mes yeux. Mais je n’aurais pas dû. Le docteur était bien fâché. En rétrospective, j’ai finalement compris que mon histoire était venue se placer de travers dans le chemin de sa théorie.
Tout ça pour dire que certains membres de la communauté scientifique sont parfois bien susceptibles quand on émet le moindre questionnement qui ne souffle pas dans le même sens que leur discours. On l’a constaté une fois de plus dans la tourmente qui a suivi le passage de Josée Blanchette à Tout le monde en parle.
Avant de recevoir une mise en demeure des disciples d’Hippocrate, permettez-moi de souligner qu’il n’y a pas que le milieu médical qui semble avoir l’épiderme sensible. C’est aussi souvent le cas quand on parle à des experts, peu importe leur spécialité. Combien de fois des comptables, des mécaniciens, des artistes et autres curés agréés n’essaient-ils pas de nous perdre dans la brume en invoquant leur niveau de compétence que nous, évidemment, n’avons pas atteint? Avec ce léger soupçon de condescendance qui semble faire tant de bien aux ayants droit. Les choses sont tellement plus simples quand elles sont incontestées…
Le monde est ainsi divisé. Il y a ceux qui savent. Et moi, je ne sais rien.
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Philippe Couillard est indiscutablement un être brillant. Mais quand il essaie de nous faire avaler que le PQ est désormais un proche parent des partis populistes d’Europe vu l’arrivée de Jean-François Lisée, sa mauvaise foi me pousse à croire qu’il nous prend vraiment pour des épais. En tout cas, la violence de cette première attaque au bazooka m’indique une chose : que Phillippe 1er est pas mal plus dérangé par la présence de Lisée que de PKP comme voisin d’en face. Me trompé-je? En tout cas, ça s’annonce laid.
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Le deuxième débat présidentiel m’a écœuré du début à la fin. Même pas envie d’élaborer davantage sur la chose, c’était dégoûtant. Pauvres Américains.