Les groupes communautaires en colère
Au moins 1200 organismes communautaires feront la grève et manifesteront les 8 et 9 novembre pour protester contre leur sous-financement chronique, ont annoncé dimanche des porte-parole du mouvement.
Des actions sont prévues dans 17 régions du Québec, notamment des fermetures de portes, des rassemblements, des marches, de la distribution de tracts et des activités d’éducation populaire. «On tient les organismes communautaires pour acquis. Pourtant, ils sont aujourd’hui en péril. On va sortir de notre invisibilité», a déclaré Hugo Valiquette, l’un des porte-paroles de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.
Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) a calculé qu’il manque un financement de base de 475 M$ pour assurer la survie des organismes communautaires. Sans cela, les organismes sont forcés de réduire leurs services, de couper dans le personnel et de pousser ce dernier à l’épuisement. Cela peut aller jusqu’à une fermeture définitive, comme celle, il y a environ un mois, de l’Association coopérative d’économie familiale du Haut-Saint-Laurent, qui offrait de l’aide en matière de budget et de consommation.
Les groupes communautaires déplorent que le gouvernement favorise à 40% le financement par projet ou des ententes pour offrir des services précis plutôt qu’un financement stable de leur mission de base. «C’est à la population de décider des orientations des groupes communautaires, pas au gouvernement. On demande à Québec de respecter leur autonomie», a réclamé François Saillant, un autre porte-parole de la campagne.
Actuellement, 230 organismes n’obtiennent aucun financement récurrent du gouvernement, a souligné M. Saillant, citant en exemple l’Association des locataires de l’Abitibi-Témiscamingue.
Plus d’un millier de groupes communautaires avaient effectué une grève similaire l’an dernier à la même période. Le rehaussement demandé de leur financement n’a pas eu lieu, mais M. Saillant rapporte qu’ils ont réussi à obtenir le retour à des ententes de financement sur trois ans plutôt que 18 mois.
Les intentions du ministre de la Solidarité sociale, François Blais, au sujet du financement des groupes communautaires sera dévoilé lors de la présentation du plan de lutte à la pauvreté actuellement en élaboration, a fait savoir son attaché de presse Simon Laboissonnière.