Passer 2017 habillé en mou…
Au moment où j’écris cette chronique, je suis habillé en mou. Bon, je sais, vous êtes probablement tout à fait insensible à ce genre de détail, mais sachez qu’à l’aube de l’an de grâce 2017, le port du mou revêt une importance inédite. D’ailleurs, je me demande si ça ne serait pas une bonne idée de passer le reste de l’année habillé en mou, tant qu’à y être… Ne riez pas, derrière le port du mou, il y a toute une idéologie.
En gros, s’habiller en mou tient à la fois du refus global et de l’affirmation totale. Quand on s’habille en mou, on le fait uniquement pour soi et sûrement pas en fonction du regard des autres. Généralement, celui qui s’habille en mou reprend le contrôle de son univers. Il décide de faire une pause sans compromis et redonne au temps sa véritable durée. Parfois, c’est long. Pas grave, le porteur de mou ne redoute pas l’ennui, bien au contraire, il a plutôt tendance à le cultiver. Pendant qu’il flâne seul dans son coin, il en profite pour regarder les autres qui s’excitent tout autour. Ça lui permet de constater à quel point la tornade qui passe charrie essentiellement des cochonneries. Ne comptez pas sur un porteur de mou pour s’intéresser aux leçons de rectitude que la moitié de l’humanité donne à l’autre moitié, ça l’emmerde profondément.
Le vêtu de mou se contente habituellement du strict nécessaire. Il mange à peine, boit peu et n’obéit à aucun horaire. N’allez pas croire qu’il est en pleine plongée vers la déprime, c’est juste que l’horloge, il a décidé d’en faire son affaire. Pour lui, l’espace-temps se découpe en deux morceaux bien distincts: ici et maintenant.
Le fier porteur de mou pratique une forme de résistance passive. Son message est clair et net: «Non, je ne ferai pas partie du prochain derby et oui, vous êtes aussi bien de me prendre comme je suis.» Ne vous trompez pas, le «mou» n’est pas un individu qui démissionne, bien au contraire, il s’affirme. Et il le fait en toute désinvolture, sans culpabilité aucune. C’est peut-être là qu’il dérange le plus.
En 2017, pour ma part, je vais essayer de devenir un adepte du mou. Un pur et dur.
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À la question «Qu’est-ce que tu as pensé du Bye Bye?» je répondrai:
- que j’ai bien aimé ce sketch-là et un peu moins l’autre;
- que celui-ci m’a fait exploser d’un rire bien gras, mais que j’ai trouvé celui-là juste un peu trop long à mon goût;
- qu’une telle est bonne en maudit et qu’il me semble qu’untel, on l’a vu plus que les autres.
C’est pas mal ça qui est ça. Maintenant que tout est dit et qu’il n’y a plus de secret entre nous, mettez votre manteau, sortez et allez vous amuser, y’a une vie qui vous attend droit devant. Bonne année tout le monde!