Les bonnes moeurs du maire Labeaume
Je m’étais promis, un peu à l’instar de ma collègue et amie Judith de faire preuve, en 2017, de davantage d’optimisme. Le jovialisme, après tout, doit être cause indubitable de bonheur. Alors j’ai essayé. Deux jours. Le temps de me reconnecter au Web.
Régis. L’ineffable Régis. Autant populaire que populiste. Ça va ensemble, parfois, faut croire. Cela dit, et si j’étais un vrai jovialiste, justement, je me contenterais de le trouver rigolo, le boss de Québec. Mais non.
La dernière? Celle où le bon maire Labeaume, curé de la vertu, enseigne les bonnes manières aux immigrants et autres réfugiés de son coin de pays. Tout ça issu d’un livret produit par la Ville et financé par…le ministère de l’Immigration.
Une belle grosse caricature des «étranges», présentée à ceux-ci par le maire lui-même.
Le contenu du livret en question? Des conseils aux allures de directives disons…euh…sais pas trop. Un genre de sketch d’Infoman? Le code de vie d’Hérouxville, version 2.0? Tintin au Congo, version banc de neige?
Je vous laisse juger. Pédagogue, je vous ai agrémenté le tout de commentaires et autres notes de lecture. Vous ne pourrez pas dire…
Section sentir bon de la gueule
«Pour avoir une bonne haleine et conserver la santé de ses dents, (il faut) se brosser les dents au moins deux fois par jour».
Ce qu’il faut comprendre: un immigrant, ça pue de la gueule. Pis ça perd ses dents.
NDLR: À Québec, pas d’immigrants, pas de dentiste.
Section bon voisinage
Chacun est requis de «limiter les odeurs de cuisine par l’utilisation de la hotte de la cuisinière».
Ce qu’il faut comprendre: d’la bouffe d’immigrants, ça sent fort.
NDLR: d’la bouffe de pure laine, ça sent bon.
Section corruption
«N’offrez pas d’argent à un policier en souhaitant éviter un constat d’infraction».
Ce qu’il faut comprendre: Les pays d’où proviennent les immigrants sont, sommes toutes, essentiellement corrompus.
NDLR: Un dépaysement en moins, donc.
Section sexe, violence et enfants
Pour avoir une relation sexuelle, les deux parties doivent être consentantes. La violence conjugale est interdite par le Code criminel. Idem pour la violence faite aux enfants. Et l’inceste. Plus concrètement: «frère + sœur = illégal, parent + enfant = illégal».
Ce qu’il faut comprendre: un immigrant peut avoir la fâcheuse habitude de varger sur ses femmes et enfants, et ce, après ou avant le viol, c’est selon. L’immigrant étant également un peu nono, il convient de lui préciser les membres de sa famille, histoire d’éviter toute confusion malencontreuse.
NDLR: le sexe entre cousins et cousines serait ainsi, selon notre compréhension, permis par le maire de Québec. De quoi expliquer, possiblement, le taux de cosanguinité chez certaines communautés pures laines.
Section bobettes et vieux bas sales
«Laver ses chaussettes et ses sous-vêtements après chaque utilisation».
Ce qu’il faut comprendre: je vous laisse deviner.
NDLR: À Rome, on fait comme les Romains. Et à Québec, on fait comme Régis. Faque lave tes bobettes.
Ces valeureux conseils de vie, nous dit le maire, sont nécessaires. En fait, « […] il y a des lois et des règles qui existent ici et qui peuvent être différentes des pays de provenance des migrants. Mieux vaut aller jusque là […] C’est une nouvelle culture à tous égards.»
Une nouvelle culture à tous égards. À. Tous. Égards.
Comme d’apprendre à se brosser les dents. À ne pas taper sur ta femme. Ne pas baiser avec tes enfants. Changer de bas. Bref, des trucs pas trop évidents chez les étrangers….
Cela dit, et malgré cette «nouvelle culture à tous égards», le chanoine Labeaume admet néanmoins l’absence de quelconque enjeux quant à ce qui précède chez les immigrants de sa ville…
Hein? Tout ça pour rien, donc? Bon. Mais au moins, on rit. Même si ce n’est pas drôle….
Sources : 1) www.journaldequebec.com/2016/12/22/les-conseils-de-la-ville-de-quebec-aux-refugies-et-aux-immigrants; 2) «Québec, une ville pour moi», livret produit par la Ville et qui sera traduit en plusieurs langues (histoire de passer pour des débiles dans d’autres langues que le français).