Les seringues seraient trop dangereuses en prison
OTTAWA — Fournir des seringues propres pour l’injection de drogues aux prisonniers dans l’espoir de prévenir la transmission de maladies infectieuses rendrait les pénitenciers fédéraux plus dangereux, selon des agents correctionnels d’expérience.
Les seringues pourraient en effet être facilement utilisées comme armes, affirment le directeur de la sécurité de Service correctionnel du Canada et un directeur de prison de longue date dans des déclarations sous serment déposées à la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
Le Réseau juridique canadien VIH/sida, qui participe à la contestation constitutionnelle du refus fédéral de fournir des seringues propres, croit que l’argument des services correctionnels n’est pas logique puisque les détenus possèdent déjà des seringues artisanales fabriquées à l’aide de matériel de contrebande.
Des représentants du gouvernement fédéral admettent que les taux d’hépatite C et de VIH en prison sont plus élevés que dans la population générale et que plusieurs détenus consomment des drogues.
Service correctionnel du Canada a toutefois une politique de «tolérance zéro» pour ce qui est des drogues illégales. Bien que de l’eau de javel soit disponible dans les établissements carcéraux, le service ne souhaite pas aller jusqu’à accepter de fournir des seringues pour l’injection de drogues.
Le gouvernement fédéral n’a pas encore présenté ses arguments en cour. Les déclarations des représentants de Service correctionnel mettent cependant l’accent sur les inquiétudes liées à la sécurité, dans l’éventualité où les seringues seraient permises.