De retour après la #cause?
Les statistiques disent qu’une personne sur cinq souffrira d’une quelconque forme de maladie mentale au cours de sa vie. C’est beaucoup. Et ces temps-ci, en regardant ce qui se passe autour, j’ai parfois l’impression que ce chiffre est même en deçà de la réalité.
Heureusement, notre «ouverture» au phénomène est sans précédent. Enfin, c’est ce qui semble être le cas. Juste à voir l’impact de la campagne Bell #cause d’il y a deux semaines pour le constater (131 705 010 interactions sur le web – c’est énorme).
Cela étant dit, même dans ce contexte on ne peut plus favorable, les gens qui décident de lever le voile sur leur maladie mentale et/ou sur leurs problèmes de dépression le font tout de même à leurs risques et périls. Pas parce que le monde qui les entoure est méchant ni parce que nous vivons sous la loi de la jungle. Juste parce que, malgré toute la bonne volonté dont nous sommes collectivement capables, on ne sait toujours pas quoi faire avec la maladie mentale et ses proches voisins.
Ne nous racontons pas d’histoires. Vous les avez vus, vous aussi, ceux et celles qui n’ont plus jamais été considérés de la même manière au travail quand ils sont revenus d’un burn-out. Certes, les collègues ont été empathiques à leur endroit, mais quand est venu le temps de procéder à une nouvelle ronde de promotions, le nom des absents momentanés ne figurait plus sur la courte liste des candidats potentiels. Pourquoi donc? Devinez…
Dans les familles, à l’intérieur des cercles d’amis, c’est sensiblement la même chose qui se passe. Aux yeux de tous, ceux et celles qui admettent avoir vécu des moments sombres sont ensuite considérés comme étant les éléments fragiles du régiment. Et on a généralement tendance à les tenir à l’écart pour leur éviter tout brassage superflu. Pas pour être méchant, oh que non, juste parce que…
Est-ce qu’on va un jour vraiment savoir quoi faire avec ceux et celles qui s’ouvrent sur leurs problèmes de dépression? Est-ce qu’on va un jour être vraiment capables de remettre les compteurs à zéro? En attendant, on se rassure en se félicitant d’être aussi ouverts d’esprit.
On appellera ça un début…
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Vu: la pièce Le manifeste de la jeune fille, présentement à l’affiche à l’Espace Go. Hummm, comment vous dire? D’un côté, j’ai été soufflé par le travail des comédiens et des comédiennes et, en même temps, je n’ai vraiment pas trippé sur la pièce. En langage de spectateur, appelons ça une émotion mixée…
Pour vous faire votre propre idée, c’est programmé jusqu’au 18 février. Vous me direz ce que vous en pensez.
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Parlant de théâtre, le dénouement du dernier Super Bowl m’a littéralement jeté par terre. On aura beau dire, il n’y a que dans la dramaturgie sportive que le laissé-pour-mort est ainsi capable de se relever pour rattraper son adversaire tout juste avant le fil d’arrivée. Bravo aux Patriots, fort impressionnants. Et, bien sûr, on donne une généreuse claque aux Falcons d’Atlanta qui ont été presque parfaits. Manquait juste cette petite affaire de rien…