La GRC en procès: un témoin expert en formation
MONCTON, N.-B. — Un expert de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en formation policière a soutenu mardi devant le tribunal que les agents appelés sur les lieux lors de la fusillade de Moncton, en juin 2014, avaient posé en général les bons gestes.
Le sergent Sam Tease a fait partie de l’équipe qui avait analysé toute l’opération policière dans le cadre de l’enquête indépendante menée par l’ex-commissaire adjoint de la GRC Alphonse MacNeil à la suite de la fusillade meurtrière.
Trois policiers avaient été tués et deux autres blessés le 4 juin 2014 par les tirs de Justin Bourque, qui voulait renverser l’ordre établi. La Couronne soutient aujourd’hui que la GRC aurait dû former et équiper adéquatement ses agents pour répondre à de tels événements, et qu’elle a ainsi, par ses omissions, enfreint le Code du travail.
Le sergent Tease, expert en usage de la force et en formation policière, a estimé mardi au procès que le premier policier arrivé sur les lieux avait pris la bonne décision en choisissant de ne pas entrer dans le boisé où Justin Bourque avait été signalé pour la dernière fois, et en optant plutôt pour demander des renforts — notamment un chien policier.
Selon M. Tease, les communications ont été bonnes au départ entre les policiers de la «deuxième vague», qui se sont mis à couvert, comme on leur enseigne à l’école de police. Le sergent se demande par contre pourquoi les policiers n’ont pas endossé le gilet pare-balles qui se trouve dans le coffre de leur véhicule de patrouille.
Par ailleurs, le sergent Tease croit que la carabine aurait été l’arme la plus appropriée au début de l’opération policière, parce qu’elle est plus précise à grande distance. Les policiers du détachement de Moncton ne disposaient pas de cette arme à l’époque.
Dans son rapport d’enquête déposé en janvier 2015, Alphonse MacNeil avait recommandé que la GRC équipe ses policiers de carabines.